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Dimension 4
Hommage à mes amis sioux
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Dédicace de Buddy Red Bow a l'auteur de ce site.
Les sioux
La vérité sur les Indiens.
Rencontre d'un chamane.
Joseph Epes Brown.
J'avais fait en 1981 la connaissance d'un sioux remarquable et très bel homme: Francis White Bird, lequel héros reconnu de la déplorable guerre du Viêt-nam, était aussi professeur à Harvard et Sénateur. Ce qui ne l'empêchait pas - bien au contraire - d'aimer plusieurs mois par an, vivre avec son épouse Irlandaise dans son Tepee. Il m'invita à voir une "Danse face au Soleil", mais je pouvais trouver le temps d'aller chez lui.Il avait lui-même participé à cette danse et exhibait des cicatrices montrant combien cela n'avait pas été fait à demi ; à mes yeux il est le parfait modèle de l'indien qui est resté lui-même, et est à l'aise partout. Il était sobre et fier de l'être, et avait un puissant charisme: je le vis prononcer un discours d'une éloquence impressionnante au Maire et notables de la Rochelle, ville où il était invité.
C'est ainsi que j'apprit que les sioux nomment les blancs "Washichu" ce qui veut dire "voleur de viande", parce que les premiers blancs qu'ils virent étaient des Français affamés qui s'étaient introduits dans un campement pour voler de la viande de bison séchée.
Copyright sens-de-la-vie.com L'année d'après, je décidais de les inviter à participer à une grande exposition régionale française dont j'étais l'organisateur responsable, et pour cela je fis appel à la collaboration d'un indianiste passionné: BS.
Le résultat en fut la reconstitution d'un petit campement sioux sur 4.000 m2, avec tous les accessoires de leur vie quotidienne d'autrefois. Il y avait là beaucoup de beaux objets authentiques, et des animations.
Les sioux venus de Pine-Ridge en délégation ont appris aux enfants - qui adoraient cela - à se peindre le visage et quelles significations avaient ces peintures. Ils fabriquaient aussi un artisanat merveilleux. Un certain Kevin Lock exécutait la danse des cerceaux etc
Les hommes avaient un succès fou auprès des jeunes femmes, et j'avais un mal de chien à les garder présents sur l'exposition !
Comme beaucoup de gens je fus surpris par leur gaieté constante et leur humour très fin.
La réalité de leur caractère n'a rien à voir avec l'image stéréotypée de l'Indien fier et taciturne.
Cette image nous vient sans doute des photos prises d'eux au XIX ème siècle, où effectivement ils ont cette apparence.Je crois que cela tient à deux choses :
Au moment où ces photos furent prises pour la plupart, les tribus viennent d'être vaincues, et souvent déportées: une longue période de guerre et de deuils laisse forcément des cicatrices émotionnelles.D'autre part la technique rudimentaire imposait au sujet un temps de pose très long. (Nos arrière grands-parents photographiés à cette même époque ont eux aussi cet air compassé.)
Toujours est-il qu'aucun peuple n'a jamais été autant étudié par les ethnologues, et que malgré ce, l'idée qu'en général nous nous faisons d'eux, est totalement erronée. Ils en souffrent, car eux aussi regardent les Westerns et savent que nos excuses pour justifier ce que nous leur avons fait sont mensongères.
Ces mensonges sont devenus pour le public une vérité historique, or vis à vis de mes amis Indiens, je me dois de rétablir - ne fut-ce que brièvement - la vérité.
J'organisais une réception donnée en l'honneur des sioux, où là je fis véritablement leur connaissance ; réception à laquelle était conviée le gratin de la ville.Ce fut cocasse : les bourgeois étaient venus, en tenue de soirée, voir des Peaux-Rouges, que dans le fond de leur cur ils considéraient comme des sauvages.
Les sioux, et en particulier Buddy Warfield Red Bow, eux, étaient venus en Ambassadeurs de leur peuple, ils avaient pour cela revêtu leurs tenues de cérémonie traditionnelles, et quand Buddy, à la fin de son discours de remerciements, invita les participants à s'asseoir sur la terre sacrée pour former un cercle de prières à Wakan Tanka, (Dieu) il se créa un malaise aigu auprès des hommes en smoking et de leur épouses en robes du soir. J'étais horriblement gêné pour les Français comme pour les sioux !
Je pris cet homme à part et lui dit à voix basse: "Buddy, la plupart de ces gens ne croient pas en Dieu, et ils sont mal à l'aise, s'il te plaît fait quelque chose".
Buddy très coopératif, me demanda de l'accompagner à son hôtel, ce que je fis, et quand nous revînmes il était habillé en Jeans et t-shirt, portait un Stetson, et tenait une guitare sèche. C'est ainsi que la soirée de prières se transforma en récital de musique et de chansons dont il était l'auteur et l'interprète ! Son style étonnant était un mélange de mélodies sioux et de country. Il m'a du reste ensuite offert un disque qu'il avait édité: Journey to the spirit world.Au cours de la même soirée nous parlâmes beaucoup ensemble, cet homme était véritablement un saint et un visionnaire.
Il me raconta comment les Wicasa Wakan (voyants-guérisseurs) de son peuple avaient "vu" l'arrivée des chevaux - inconnus auparavant - loin au Sud, et le changement de vie qui allait en résulter car les Sioux n'habitaient pas encore la Grande Plaine. Comment une expédition fut lancée pour ramener ces étranges créatures que les Sioux n'avaient encore jamais observé. Comment les chevaux avaient, non pas été capturés, mais invités par les chants les danses et la prière, à accompagner les guerriers pour venir vivre auprès des Sioux.Il m'assura avoir vu son grand-père capturer un bel étalon de cette manière, et avoir vu le cheval sauvage danser au rythme du tambour et des chants du grand père. En me racontant cela, je voyais les larmes ruisseler sur ses joues. Son émotion était contagieuse, la nostalgie de cette vie que j'avais connue s'empara de mon âme, et je pleurais avec lui.
Dans cette émotion Buddy me fit don d'une plume d'aigle qui venait de sa coiffe. Autrefois parée d'une peau d'hermine, et du cercle de vie, cet objet était magnifique, mais aujourd'hui il a perdu sa magnificence, mais il demeure à mes yeux l'objet le plus précieux que je "possède". Je le partage avec vous, la voici:
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Ce jour là, je ressentis à quel point leur destin était tragique.Je cite Joseph Epes Brown:
" Si le Grand Esprit agit toujours " par cercles " , Il agit aussi sous un autre rapport "par quaternités" comme l'indiquent les directions spatiales et les cycles temporels . C'est pour cela que l'Indien dont la vie se déroule en quelque sorte entre le point central et l'espace illimité, accomplit les choses statiques selon le principe circulaire ou unitif, et les choses dynamiques - les actions - selon le principe quaternaire, c'est à dire conformément aux quatre vertus cardinales qui pour lui sont le courage, la patience, la générosité et la fidélité.
Cette structure profonde de la vie indienne signifie que l'homme rouge n'entend point se "fixer" sur cette terre où tout, selon la loi de stabilisation et aussi de condensation, voire de "pétrification" menace de se " cristalliser "; et ceci explique l'aversion de l'indien pour les maisons et surtout celles en pierres, et aussi l'absence d'une écriture qui, d'après cette perspective "fixerait" et "tuerait" le flux sacré de l'esprit
C'est pour cela que le sanctuaire du Peau-Rouge est partout; c'est pour cela aussi que la terre doit rester intacte, vierge, sacrée comme elle est sortie des mains divines - car seule les choses pures reflètent l'Éternel.
L'indien n'est point " panthéiste " mais il sait que le monde est mystérieusement plongé en Dieu ce que nous venons de dire permettra de comprendre pourquoi la nature - paysage, ciel, astre, éléments, animaux sauvages est un support nécessaire de la tradition des Peaux Rouges, au même titre que les temples pour les autres religions; toutes les limitations imposées à la nature par des uvres artificielles, pesantes, inamovibles - et imposées à l'homme par son asservissement à ces uvres - sont donc sacrilèges, voire " idolâtres ", et portent en elles les germes de la mort ..
Le destin des Peaux Rouges est tragique au sens propre du terme: est tragique une situation sans issue qui résulte, non pas d'un cause fortuite, mais du heurt fatal de deux principes.
On pourrait définir ce drame immense comme la lutte non seulement entre une civilisation marchande et matérialiste, et une autre chevaleresque et spiritualiste, mais aussi entre la civilisation citadine impliquant une idée d' " artifice " et de "servilité" - et le règne de la Nature, considérée, elle, comme le vêtement majestueux, pur, illimité de l'Esprit Divin. Or la Nature, dont l'Indien se sent comme l'incarnation et qui est en même temps son sanctuaire, finira par vaincre ce monde artificiel et sacrilège, car elle est le Vêtement, le Souffle, la Main même du Grand Esprit. "
Souvent par la suite j'ai parlé à Buddy et ses amis. Il n'ont pas de rancune envers nous, malgré tout ce que notre race leur a fait.
Ils sont reconnaissants à Dieu que la Terre ait pu rester belle encore en de nombreux endroits. Si, il est vrai que dans les réserves, beaucoup sont alcooliques, nous en portons la responsabilité. Nous leur avons pris leur pays, les avons parqués sur des terres dont nous ne voulions pas, avons détruit leur mode de vie, leur avons interdit pendant un siècle de le continuer, et de pratiquer leur religion. Nous avons arraché leurs enfants aux familles pour les expédier dans des écoles lointaines dans lesquelles nous ne leur enseignions rien du reste : c'étaient en quelque sorte des prisons.
Il est curieux d'ailleurs d'observer que les anglo-saxons en Amérique n'ont cessé de vouloir faire des Indiens des Blancs, tandis qu'ils ne cessaient d'empêcher les Noirs de le devenir !
Il est curieux de remarquer que la lutte historique des Indiens avait pour but de rester Indiens et de sauver leur mode de vie, tandis que la lutte des noirs avait pour but l'acquisition du même statut social que celui des Blancs, dont ils enviaient le mode de vie.
Les Indiens ont pour nous de la compassion !
Nous voir si fous les rend tristes ! et si Kevin Lock m'a fait observer combien il était difficile pour les sioux de s'adapter aux blancs, qui changent eux-mêmes tout le temps, c'était avec humour.
Les liens vers Buddy qui est décédé, hélas pour nous:http://www.nativeamericanmusic.com/hof/buddy.htmlhttp://nativenet.uthscsa.edu/archive/nl/9309/0363.html
http://www.thestudigroup.com/cast_powwow.html
http://www.spun.com/music/favorites.jsp?id=854946&cid=1083205
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© Textes - Ampewi Nunpa.
Updated september 13, 2005