Athanor des connaissances et du futur

"La Faculté du Cosmos, un site qui fonde les bases justes d'une nouvelle Vie pour l'Humanité". Ampéwi Nunpa

Fondation Ampéwi Numpa

Ecole des futurs dirigeants du monde

Cours 4

COMMENT ATTEINDRE L'ABSOLU

c'est-à-dire acquérir la Conscience Bodhisattvique, en se détachant totalement des liens matériels, condition qui permet de ne pas renaître en ce monde et d'accéder à la Conscience Absolue au sein du monde spirituel.

(Images sur le site original)

Le progrès spirituel peut être comparé à une ascension, l'ascension d'une montagne aux mille pistes confuses et parfois dangereuses dont quatre seulement vous conduiront au sommet tandis que beaucoup vous amèneraient à des culs de sacs, voire s'effondreraient sous vos pas au-dessus d'un précipice.

Cette ascension de la conscience se traduit par notre élévation dans tous les sens du terme: de notre niveau vibratoire, de notre sensibilité, de la finesse de nos sens, et donc de nos plaisirs qui deviennent de plus en plus fins, subtils, et raffinés ; mais aussi - comme toute ascension - elle peut nous griser en nous détournant vers la piste de la quête des pouvoirs personnels qui elle comporte le danger inéluctable de tomber, et ce danger grandit avec l'altitude.

C'est pourquoi même si dans la "montagne à vaches" on peut commencer l'ascension seul, en se rapprochant du sommet il arrive toujours un moment ou un guide devient nécessaire.

Car seul le guide peut vous montrer le chemin sûr entre les précipices ; comme en montagne, dont les guides reçoivent des brevets de qualification différents, selon le niveau de difficulté : de la promenade en forêt d'altitude à la haute escalade, les guides spirituels - quand ils ne sont pas des charlatans - ont eux aussi, différents niveaux et ils ne peuvent vous accompagner que jusqu'à la partie de la montagne qu'ils maîtrisent ; c'est-à-dire jusqu'au niveau spirituel qu'ils ont acquis eux-mêmes.

Par ailleurs, atteindre cet objectif ultime qu'est la Conscience Absolue est bien plus que tout ce que vous imaginez, et nécessite plusieurs vies de sacrifice pour la plupart d'entre nous, car vouloir atteindre cet objectif ultime implique de renoncer totalement à toute forme d'attachement matériel, ce qui dépasse amplement le niveau de détachement de la Conscience chamanique, et les capacités actuelles d'évolution de la plupart de vos contemporains.

Atteindre l'Absolu est certes le but commun de toutes les consciences, mais seule un petit nombre d'entre elles l'ont déjà atteint dans ce cycle, et la période de Kali-Yuga. qui est la vôtre est aussi celle où cet objectif est le plus dur à réaliser en raison du contexte défavorable.

C'est pourquoi si maintenant il vous faut un guide - et cette Faculté a été précisément fondée dans le but de vous aider - vous devez avant tout apprendre à distinguer les faux guides qui ne désirent rien de plus que de vous dépouiller votre personnalité pour pouvoir vous dépouiller plus aisément de tout ou partie de vos biens. Distinguer les vrais guides est extrêmement simple : ils vivent en tout comme des gens ordinaires et ne vous demanderons jamais d'argent ; et même si certains acceptent vos dons par nécessité, ils ne les solliciteront jamais,

Pour les personnes désireuses de poursuivre - je ne puis que désigner du doigt quel est le versant de la montagne qui me paraît le plus facile, et dire comment, à mon humble avis, trouver les guides compétents en dehors de la Faculté.

Sur les guides : à notre époque de déclin de la spiritualité il y en a très peu. Toutefois il en existe encore, particulièrement en Asie et dans certaines tribus me semble-t-il.

Pour les rencontrer il faut se pénétrer de plusieurs choses :

Si intérieurement vous le désirez vraiment, le guide viendra spontanément à vous, où que vous soyez.

Le Guide ne vous sollicitera jamais, il attendra que vous lui en fassiez la demande.

Etre guidé impliquera de votre part des sacrifices, et une confiance totale envers le guide.  

Faute de cette confiance envers lui, vous ne sauriez être guidé et le Guide renoncerait vite à vous aider. 

Sur la voie à emprunter : je puis dire que pour poursuivre votre ascension spirituelle, tout comme en montagne il y a plusieurs chemins, certains faciles, d'autres très durs. Tout comme en montagne, et dès lors qu'ils montent sans s'interrompre, ces chemins se rejoignent au sommet. Le choix de la Voie est question d'affinité et de capacités. Nous allons examiner ensemble ces choix et les aptitudes sociales qui en découlent.

 

4.02 Les quatre Voies de la Libération

Pour vous éclairer sur ces différentes voies, ou pistes ascendantes, le mieux est encore de faire appel à la Tradition, en l'occurrence la Baghavad-Gità.

Chacun de nous à une personnalité bien différente n'est-ce pas ? Il est donc naturel qu'il n'y ait pas qu'un seul moyen mis à la disposition de la Conscience pour lui permettre de progresser. Ces quatre voies correspondent à quatre grands types de personnalité et de tempérament, qui eux-mêmes résultent de l'interaction en nous des trois gunas : Vertu - Passion - Ignorance, et de la proportion de leurs influences respectives.

Cette voie est la plus facile, et la plus sûre dans ses effets. Elle est praticable par tous ceux qui n'ont ni une nature d'intellectuel, ni une nature de guerrier, ni une nature d'ascète. Elle ne nécessite pas de longues études spirituelles, elle ne nécessite pas d'affronter le danger, elle ne nécessite pas de renoncer à sa vie ordinaire. En un mot c'est la Voie populaire idéale pour tous.

C'est une voie sublime qui s'appuie sur la foi, la prière, le détachement et la conscience permanente de Dieu dans tous les actes de la vie quotidienne. Comme les autres voies, elle n'est pas compatible non plus avec les attachements et doit être totalement désintéressée : un authentique dévot s'absorbe entièrement dans l'amour de la personne Divine et ne Lui demande rien, pas même sa Libération. Elle est uniquement fondée sur l'Amour de Dieu ou Source-Mère dans le cadre d'une relation toute spirituelle, ou vous pouvez considérer Dieu de différentes façons: comme votre père, comme votre mère, comme votre amant(e), comme votre ami(e), et même comme votre enfant, car Il l'accepte.

C'est la voie Royale que vous pouvez tous pratiquer, et si vous êtes humble ou pauvre, c'est pour vous un atout majeur. Elle est compatible avec toutes les pratiques religieuses dès lors qu'elles sont monothéistes. Si vous y persévérez jusqu'à votre mort vous réussirez n'en doutez pas!

Cette voie du dévot nécessite d'être intérieurement venu à bout de l'orgueil et du doute, et d'avoir un tempérament simple. Les deux vertus majeures dans cette démarche sont bien sur l'Humilité et la Réceptivité.

La nature de ces personnes en fait des collaborateurs ou serviteurs idéaux pour les intellectuels ou les hommes de responsabilité politique qui en retour se doivent de les respecter en étant équitable, et de les protéger.

 

Cette voie est de loin la plus difficile, la plus lente, et la moins efficace aussi : car le progrès spirituel s'atteint rapidement et aisément par les émotions, mais très difficilement et très lentement par l'intellect. Néammoins cette voie peut très bien convenir aux personnes portées sur la réflexion et l'étude ; en un mot aux intellectuels - notamment aux scientifiques, aux écrivains, aux enseignants et aux étudiants - s' ils se libérent au préalable de la pensée matérialiste erronée. Ces personnes avec le temps, avec beaucoup de lectures - notamment celles indiquées dans ce site - avec de nombreuses heures de réflexions et de méditation, peuvent alors accéder à tous les niveaux du Savoir par étapes successives et progressives. Elles comprendont d'abord l'aspect impersonnel de Dieu : le Brahman, puis plus difficilement son aspect localisé dans l'âme individuelle : le Paramahatma. Toutefois elles auront tendance à "bloquer" quand il s'agira pour elles de comprendre l'aspect personnel de Dieu : Bhagavan. Si elle passent ce barrage, leur réflexion se muera en Foi et en connaissance authentique. Elles auront alors accès au détachement et donc à la Libération.

Cette voie de l'intellectuel nécessite un tempérament porté sur la recherche spirituelle. Les deux vertus majeures dans cette démarche sont bien sur l'Intégrité et la Patience.

 La nature de ces personnes en fait des éducateurs ou des chercheurs, mais aussi les conseillers/experts des hommes de responsabilité politique qui en retour se doivent de les écouter, de leur donner les moyens nécessaires à leur mission, et de les protéger. 

 

C'est la voie d'Arjuna, la voie du Samouraï, la voie des Sioux d'autrefois. Par définition le guerrier doit affronter le danger et la mort de façon concrète et fréquente, sinon quotidienne.

C'est une voie très dure, mais qui permet une libération rapide dès lors que le guerrier domine totalement sa peur du danger, sa peur de mourir, et renonce à agir pour lui-même.

J'insiste sur le détachement envers le danger et la mort du corps, et le renoncement à recueillir pour soi-même le fruit de son combat. Le fruit du combat doit être offert à Dieu, à sa famille, à ses amis, à son pays. C'est pourquoi selon les Védas, la générosité est exigée des Ksatryias (caste des rois-guerriers en Inde ; prononcer Kashtria). C'est pourquoi aussi de retour d'expédition les guerriers indiens d'Amérique distribuaient largement leur butin constitué principalement de chevaux ou d'armes. Ils ne devaient rien conserver pour eux-mêmes, ou bien très peu s'ils avaient quelque besoin personnel indispensable. Les guerriers agissant ainsi acquéraient de l'estime, et celle-ci leur valait plus d'importance dans la hiérarchie sociale. Tous n'agissaient pas ainsi, mais ces derniers, déconsidérés, ne pouvaient plus espérer un statut social élevé.

Pour comprendre cette voie vous devez bien comprendre ce qu'est un guerrier. Le guerrier n'est pas un soldat. Le mot guerrier et le mot chasseur sont synonymes dans toutes les langues indiennes, et dans beaucoup d'autres langues. Il y a des concepts dans le mot "guerrier" qui n'existent pas dans le mot "soldat".

Ce sont :

1) la quête au sens matériel et au sens spirituel,

2) l'acquisition de la subsistance,

Cette subsistance pour l'Indien est le gibier, pour l'homme moderne c'est l'argent, ce qui revient au même.

3) le sacrifice et le don de soi.  

Cette voie convient donc aux hommes d'actions, aimant la vie et ses plaisirs, aux esprits aventureux. Ce peut donc être la voie d'excellence pour certains hommes d'affaires - industriels ou commerçants - s'ils abandonnent une large partie de leurs profits pour la mettre au service d'autrui. Leur premier devoir étant de subvenir aux besoins matériels matériels des intellectuels, des ascètes et des guides spirituels. La forme moderne de ce devoir en Occident et en Asie serait de soutenir financièrement les Instituts bouddhistes - scientifiques - de recherche médicale - d'aide à la pauvreté et à la maladie.

Cette voie des guerriers nécessite un tempérament courageux porté sur le risque et l'esprit de sacrifice. Les deux vertus majeures dans cette démarche sont bien sur le Courage et la Générosité.

Si vous sentez que cette voie est la vôtre, vous devez compléter vos connaissances par la lecture indispensable du modèle du guerrier et du traité des cinq roues de Miyamoto Mushashi .

L’enseignement de Musashi peut se ramener à neuf principes, " Ceux qui veulent connaître ma tactique doivent obéir aux principes suivants selon lesquels ils peuvent pratiquer la Voie..."

1 Éviter toutes pensées perverses.

2 Se forger dans la voie en pratiquant soi-même.

3 et 4 Embrasser tous les arts et non se borner à un seul. Connaître la voie de chaque métier.

5 Savoir distinguer les avantages et les inconvénients de chaque chose.

6 En toutes choses, s’habituer au jugement intuitif.

7 Connaître d’instinct ce que l’on ne voit pas.

8 Prêter attention au moindre détail.

9 Ne rien faire d’inutile ou wu-weï.

 La nature de ces personnes en fait les hommes de responsabilité qui sont appelés à diriger matériellement le monde. Leur éducation doit être particulièrement pensée et relever de la compétence des guides spirituels les plus élevés de la société. En retour des honneurs et biens qu'ils recoivent de ceux-ci, ils se doivent de placer leur vies au service de tous et d'être impeccablement intègres. La société actuelle en manque cruellement.

 

 est le Sankhya-Yoga, qui permet de s'unir à l'Être Suprême, par la pratique du Yoga en une série de huit stades échelonnés.

Cette voie correspond à l'idée populaire du Yogi vivant dans un lieu solitaire, qui consacre sa vie à maîtriser son mental par la méditation, et ses fonctions vitales par le Hatha-yoga et le souffle. Il recherche en effet l'éveil de la Kundalini, cette énergie lovée dans un axe qui est en gros celui de la colonne vertébrale. Cette énergie en se déployant éveillera successivement tous les Chakras (7 centres énergétiques) du corps, allant du sexe au front, et permettra au final la sortie de la Conscience hors du corps par le sommet de la tête, ce qui amène la Libération.

Ce yoga très pratiqué en Inde, est souvent associé à tort à une ascèse extrêmement sévère.

Pourtant les Védas enseignent la vanité de l'extrémisme dans ce domaine :

" Nul ne peut ô Arjuna, devenir un yogi s'il mange trop, mais aussi trop peu, s'il dort trop, mais aussi trop peu. "

(Bhagavad-Gîtà chapitre 6, verset 16.)

Le Bouddha (dont le dieu Indra avait ouvert les yeux) avait lui-même - après l'avoir pratiquée - renoncé à l'extrême ascèse et enseigné que la Libération pour survenir ne nécessite pas l'auto-torture, mais la simple modération. De plus l'auto-torture n'implique pas forcément le détachement et le renoncement, elle peut aussi être l'effet d'un faux-égo exacerbé qui veut devenir Dieu. Auquel cas le yogi après avoir atteint certains pouvoirs, retombera dans les filets des sens et du monde matériel. Je le vois pour ma part très difficile à pratiquer aujourd'hui pour la plupart des gens, notamment parce qu'il implique de renoncer à la vie de famille et à la vie professionnelle, mais il est possible notamment pour des personnes âgées et libres de responsabilités. Ce Yoga associé au parfait renoncement et a une méditation parfaite sur Dieu, procure la libération irréversible avec certitude:

" Ainsi par la maîtrise du corps, par celle du mental et de l'acte, le yogi soustrait à l'existence matérielle, atteint ma demeure " (le royaume spirituel)

(Bhagavad-Gîtà chapitre 6, verset 15)

Cette voie de l'ascète nécessite d'avoir d'abord épuisé en soi l'attrait pour les plaisirs sensuels et un tempérament mystique et vertueux. Les deux vertus majeures dans cette démarche sont bien sur la Fidélité et le Détachement.

La nature de ces personnes en fait les vrais dirigeants du monde qui, parce qu'ils ne doivent ni posséder ni agir, l'exercent simplement au travers des guerriers/dirigeants - qu'ils ont eux-mêmes formés dès leur enfance - et ce par le respect absolu que ceux-ci doivent leur porter.  

4.03 Choisir la bonne voie pour vous

Il n'y a que ces quatre voies, soyez en sûr.

Si vous désirez poursuivre, vous devez choisir l'une de ces voies : celle qui correspond à votre tempérament personnel. Ce choix est capital, car s'engager sur une voie qui ne vous conviendrait pas amènerait pour vous une grande perte de temps, et des contradictions internes dont vous ne viendriez pas à bout. Cela n'a l'air de rien comme ça, mais il n'est pas facile de se connaître bien soi-même, si l'on porte intérieurement une image de soi erronée.

Vous pouvez très bien vous prendre pour un guerrier et ne pas l'être, auquel cas devant un danger réel vous allez vous sentir minable ! ou vous prendre pour un intellectuel, et si vous ne l'êtes pas, en lisant les textes que je vous conseille tout ce que vous gagnerez sera d'avoir une bonne migraine ! ou bien vous prendre pour un ascète, alors que vous n'êtes même pas capable d'arrêter de fumer ou de boire du vin ! Etc… 

Se connaître soi-même parfaitement, est donc un préalable impérieux à toute démarche spirituelle, et beaucoup de gens échouent ou doutent de la validité d'une de ces voies, simplement parce que ce n'est pas la bonne pour eux.

4.04 Dans quel esprit devez-vous suivre votre voie ?

Remarquons en passant un aspect supplémentaire de la bêtise humaine et de l'esprit d'intolérance qui concerne aussi ce domaine :

chacun croit posséder la Vérité, or ceci est chose impossible car la Vérité ne se laisse pas posséder, c'est Elle qui nous possède.

Nous croyons généralement que nous accédons à la vérité par une démarche de réflexion intellectuelle, or ceci n'est que partiellement vrai, et que pour des vérités relatives puisque liées aux imperfections de notre intelligence. Ces vérités relatives évoluent sans cesse dans toutes les cultures, y compris la nôtre, puisque elles sont elles-mêmes reliées à une masse de préjugés ou de connaissances impermanentes.

Il en va tout autrement de la Vérité Absolue : Elle existe par Elle-même, indépendamment de toute cause, et de tout esprit humain, Elle est vivante, Elle est antérieure à nous, Elle est Dieu. Nous ne pouvons pas la découvrir par des pensées ou des réflexions provenant du faux-égo. Cette démarche est totalement impossible ! Einstein lui-même disait en substance: " Il n'y a aucun démarche qui puisse mener de l'expérience à l'idée, car l'idée est antérieure à tout ". Niels Bohr qui à découvert la structure de l'atome - comparable à un mini système solaire, avec ses électrons qui tournent autour du noyau - a dit avoir connu cela grâce à un REVE, où il a VU l'Atome, et il a aussi déclaré en être extrêmement surpris.

Le seul moyen d'accéder à la Vérité est tout d'abord de la désirer vivement avec amour - comme l'on peut désirer une femme - et aussi de faire place nette, de créer le vide, l'espace, en nous-mêmes, qui permette à Celle-ci de nous investir. Faire place nette, c'est-à-dire : en premier lieu nous détacher de nos préjugés, de nos idées routinières, et en second lieu de nous tenir prêt à la recevoir aussi étonnante - voire choquante - qu'elle puisse sembler à notre intelligence restreinte.  

La Vérité entre en nous quand nous sommes prêts à l'accueillir, et à cet

instant précis la Conscience qui est Nous la reconnaît, et sait aussi

qu'elle était déjà là : à la fois en nous, et antérieure à nous. La Vérité

ne se laisse posséder par personne et ne peut être la propriété de personne,

car Elle choisit Elle-même qui Elle décide de posséder, car Elle n'est autre

que notre SOURCE-Mère, sous un autre aspect

Beaucoup de gens renoncent au progrès spirituel parce qu'ils imaginent à tort que cela implique une vie terne, grisâtre, sans joies, sans aucun lyrisme, sans aucun risque. Parce qu'ils pensent que ce serait contraire à leur nature. Ce préjugé est tout à fait faux ! Dans ces quatre voies, il y en a forcément une qui est conforme à votre nature. A mes yeux par exemple, il n'y a rien de plus agréable et de plus gai à vivre que l'ancien mode de vie traditionnel des Sioux.

Libérez vous donc de tous vos préjugés, pour cela aidez vous de cette citation pleine de vigueur et de réalisme du grand chamane Sioux Tahca Ushté - Cerf boiteux, qui dans le récit de sa vie (de mémoire Indienne chez Plon) dit en substance :

" Je ne suis ni un ivrogne, ni un pishko (engoulevent, oiseau réputé abandonner ses oeufs n'importe où) mais je ne suis pas non plus un saint. Un voyant-guérisseur ne doit pas être un saint. Il doit connaître et vivre les hauts et les bas, le désespoir et la joie, la voyance et la réalité, le courage et la peur qui sont le lot des siens. Il doit être à même d'être plat comme une punaise et de s'élever dans les airs comme un aigle.

S'il n'a pas fait l'expérience de cette double condition, comme voyant-guérisseur il ne vaudra rien. …

La maladie, la prison, l'ivrognerie - il fallait que je les connaisse d'expérience moi-même. C'est le péché qui fait tourner le monde.

Vous ne pouvez pas rester guindé et inhumain au point de vouloir toute pureté ; d'avoir l'âme enveloppée dans un sac plastique étanche.

Vous devez être dieu et diable à la fois.

Le vrai guérisseur se tient au coeur de la tourmente, il ne s'en préserve pas.

Il lui faut faire l'expérience de toutes les phases de la vie. Il faut qu'il n'ait pas peur de lâcher les amarres, de se laisser aller à la folie de temps à autre. La Nature, le Grand Esprit, ils ne sont pas parfaits. Le monde ne supporterait pas une telle perfection. L'esprit a un bon et un mauvais côté. Quelque fois le mauvais me donne une plus profonde connaissance que le bon. "

Or Tahca Ushté est bel et bien un Saint Homme, qui comme Saint François d'Assises avait eu une jeunesse très dévergondée: un jour, vers la fin de sa vie, quelqu'un fut étonné de voir que Saint François d'Assises mangeait de la viande, lui qui avait pratiquée auparavant l'ascèse la plus sévère. Cette personne pensant qu'il avait abandonné la frugalité lui en fit le reproche, ce à quoi Saint François répondit :

" Ce que je mange ne me concerne plus "

 

Une chose est susceptible de vous choquer : lorsque Tahca Ushté dit:

" La nature, le Grand Esprit, ils ne sont pas parfaits "

Mais en fait, il a tout-a-fait raison en ce qui concerne la Nature puisque, par principe, la manifestation matérielle n'est possible qu'en perdant la perfection de l'état non-manifesté : en passant de l'Unité à la Dualité.

Or la base de la dualité c'est l'opposition: Yang et Yin - bien et mal - lumière et ténèbres - chaleur et froid - sécheresse et humidité - mâle et femelle etc… C'est l'opposition et la lutte permanente de ces contraires - qui alternent leurs pouvoirs respectifs en toutes choses - qui créent et maintiennent le monde, et ce sans qu'aucun des deux ne puisse jamais l'emporter. De plus - dans une situation d'arrivée en fin de son cycle - le Yang se transforme spontanément en Yin et le Yin en Yang. Arrivé à son terme le mal se transforme donc de lui-même en bien, tandis que de même le bien à son apogée bascule en mal.

Il a également raison en ce qui concerne le Grand Esprit dans son aspect "Dieu en acte" ou "Ate": les Védas et le Taoisme pensent de même. Les Védas font de Brahma, le Créateur, un être imparfait Lui-aussi : puisqu'il est mortel, même si sa formidable longévité de 311.000 milliards d'années est impressionnante,

Quand à Lao Tseu, il dit lui-même

verset IV

" Le Sens (Tao) s'écoule sans cesse.

Mais dans ses effets il ne déborde jamais.

C'est un gouffre sans fond il paraît être l'ancêtre de toutes choses " 

" Fils de qui, je ne sais.

Il paraît être antérieur à Dieu. "

verset V

" Ciel et Terre ne sont pas bons.

Ils tiennent les hommes pour chiens de paille "

Nota : En Chine, on confectionnait des chiens de paille, qui étaient magnifiquement parés pendant le sacrifice, pour être négligemment jetés ensuite. Autrement dit tous les êtres sont parfaitement équipés pour remplir la fonction de leur espèce, tandis qu'il ne saurait être question d'avoir "égard à la personne". Commentaire de Richard Wilheim. Pour le Taoisme la Bonté - concept qui est au coeur de notre vision de Dieu : le "Bon Dieu" - est écartée comme imparfaite, puisqu'elle ne dépasse pas l'intérêt personnel.

D'autre part quand Lao Tseu dit " le Tao paraît être antérieur à Dieu ", et que " Ciel et Terre ne sont pas bons. " , il ne fait qu'affirmer deux choses - indirectement encore - à savoir que le Tao, (soit Dieu Absolu au delà de toute détermination quelle qu'elle soit) paraît engendrer "Dieu en actes" et, que Dieu et la Nature ne sont pas bons, car dans le verset V, il faut comprendre Ciel et Terre, au sens de : "Dieu en acte" et Nature.

Affirmer que : "Dieu n'est ni bon, ni parfait", m'aurait envoyé partir en fumée sur un bûcher catholique il n'y a pas si longtemps, et aujourd'hui encore cette affirmation a de quoi horrifier toute cervelle judéo-chrétienne. J'ai mis quant à moi très longtemps pour accepter cette vérité qui heurte profondément notre culture dans ses racines les plus profondes. Cependant aujourd'hui, je le crois sincèrement: en effet, bonté et perfection ne sont que des concepts relatifs qui appartiennent au monde de la dualité, et dans ce monde de la dualité, de la manifestation, dans notre monde donc, rien ne peut - par sa nature propre, et par définition - être "bon", "parfait" ou "pur". C'est pourquoi tenter d'atteindre ici une vie entièrement pure - d'où toute trace de mal serait évincée - est une impossibilité. Ceci n'est possible qu'en faisant un retour au monde spirituel par les techniques décrites ci-dessus.

* * *  

Quel que soit votre passé et quelles que soient vos fautes anciennes ; il y a parmi ces Voies, la Voie qui vous convient : à vous de la choisir selon votre tempérament, selon vos goûts, et de la suivre à votre propre rythme, avec courage et persévérance.

Ayez envers vos défauts et vos échecs un regard lucide et tolérant : tout comme vous regarderiez les défauts de votre propre enfant.

Ne vous laissez pas accabler par vos imperfections : tous ici sur terre en avons !

Ne vous haïssez jamais vous-même. Mais ne soyez pas complaisant envers vous-même non plus.

L'attitude juste est de vous observer vous-même de l'extérieur, et c'est bien ce qui convient, car votre faux-égo n'est pas vous.

Vous devez vous observez vous-même sans mensonges et sans hypocrisie, avec un regard empreint de bonté et d'humour envers vos faiblesses. Cet humour qui relativise et dédramatise tout en même temps, est indispensable. Riez de vous-même de bon coeur, cela vous aidera à vous détacher de tout ce que vous croyez important, et qui ne l'est pas du tout.

Restez cool !

Ceci est la démarche individuelle, cependant dans le contexte défavorable de la société contemporaine, elle se heurte à d'énormes difficultés provenant du contexte. C'est pourquoi ne ne pouvons pas faire l'économie d'une réflexion globale sur notre civilisation ; et pour cela nous devons commencer par essayer de comprendre quels sont les différents types de civilisation humaine. C'est ce qui va être examiné au cours suivant, mais auparavant nous allons faire une exercice, pour comprendre et maîtriser la bipolarité nécessaire de la pensée. Cliquer ici pour l'exercice, ou ...

 

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Les fondements d'une civilisation authentique.

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 Updated October 16, 2003

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