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HYPATIA
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Les Animaux
nos Frères Sacrés
et un tout autre Mode de Vie
Hypatia, un site pour percer le brouillard de l'ignorance. (Ampéwi Nunpa)
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Que serait la forêt sans les animaux ?
Des animaux et des faits, extraordinaires.
Les dangers objectifs de la nature.w
Deux créatures rarissimes !
L'enseignement de la Nature.
La chasse: un mode de vie alternatif et enrichissant.
L'homme n'est pas plus évolué que l'animal.
Les animaux sont des gens.
Tout est conscient: tirons en les conclusions.
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I - Que serait la Forêt sans les animaux ?
wEn Europe l'âme de la forêt, c'est ce lutin qu'est le chevreuil. Bien que le chevreuil ne soit pas inféodé uniquement à la forêt - car il s'est adapté aux hommes et vit désormais parfois en plaine, dans les grandes cultures - il est cependant l'animal qui donne le plus de vie à celle-ci. En premier lieu car il y est généralement abondant; en second lieu car, compte tenu de ses habitudes, il est beaucoup plus aisé à voir en plein jour que son grand cousin le cerf, ou bien encore que le sanglier si furtif; et enfin, car - toujours en alerte - il aboie les intrus de façon rauque et bruyante, ce qui ne manque pas de surprendre les promeneurs citadins ! De plus, il est très territorial ce qui le rend relativement aisé à retrouver lorsqu'il a été vu, ne serait-ce qu'une fois. Tout comme le cerf, il fraye, c'est à dire se frotte les bois de préférence contre des branches flexibles et élastiques, pour se débarrasser de ses velours - dès le mois de mars pour les plus âgés et jusqu'au mois de juin pour les brocards d'un an - ce qui signale sa présence de loin par l'agitation des feuillages, ou plus tard par les traces d'écorçage des troncs qu'un chasseur sait interpréter.Bien que de petite dimension, le trophée du chevreuil suscite la passion, et le syndrome de la " buck fever" ce tremblement irrépressible au moment du tir que les chasseurs les plus chevronnés peuvent connaître. Ici un trophée exceptionnel, c'est le meilleur trophée français, il pèse 703, 5 grammes et mesure 25, 5 cm pour le merrain le plus grand. A partir de la frontière floue entre l'Asie et L'Europe, l'espèce double de taille, expression d'une règle inexpliquée qui fait que la corpulence des animaux augmente plus on va vers l'Est, ce qui est également vrai en Afrique.
Si la rencontre du chevreuil est fréquente, il n'en est pas de même du celle du grand Cerf rouge que les hommes nomment, pour cette raison, le "Fantôme de la forêt", aussi les visions de lui dans de bonnes conditions comme celle-ci, sont-elles rares. Ce cerf, qui fuit l'observateur sans panique, est pour un connaisseur, un monument de la nature, en effet, il est aisément reconnaissable - à sa silhouette et à son port de tête - qu'il est très jeune, ce qui compte tenu de la qualité de ses bois en fera un record comme bien peu de personnes auront le privilège d'en voir un dans toute leur vie.
C'est au moment du brame - quand toutes les vallées résonnent des cris de défi graves des mâles - qu'il convient d'approcher silencieusement et respectueusement les cerfs, ce qui compte tenu de l'extrême violence de leur combats peut être dangereux - surtout de nuit - pour le voyeur de ses amours.
La vigueur sexuelle du cerf a de quoi donner des complexes au meilleur étalon humain, c'est sans doute la raison pour laquelle ses bois sont récoltés en velours, mis à sécher, puis broyés en fine poudre, constituant un aphrodisiaque prisé, surtout des asiatiques.
Cet animal a toujours occupé une place importante dans l'imaginaire des hommes car ses bois - qui tombent et repoussent chaque année - en on fait le symbole de la réincarnation de l'âme pour les Celtes, sous la forme du dieu Cernunnos à qui il rendaient un culte, dont le Saint Hubert des chrétiens n'est qu'un pâle reflet.
Contrairement à une idée très répandue le Grand Gibier en Europe occidentale n'est pas en voie d'extinction, mais bien au contraire en expansion, et de ce fait a atteint des densités très élevées dans la plupart des pays dont la France, ce dont se plaignent parfois les forestiers et les agriculteurs des champs limitrophes, car il occasionne des dégâts que les chasseurs remboursent. wLes jeunes actuels disent que " la nature c'est nul " , traduisez qu'ils s'y ennuient, ce qui somme toute est logique pour une génération éduquée dans le vacarme et l'excitation constants des jeux vidéos. Mais quand à moi, malgré des milliers d'heures passées, tant en forêt qu'en brousse, je ne m'y suis jamais ennuyé (comme l'on peut en effet s'ennuyer à la campagne devant la vision de champs de betteraves ou de maïs uniformes à l'infini... ou devant un écran de télévision) et ma seule hâte a toujours été d'y revenir dès que je le pouvais.
Le chasseur qui se lève bien avant le jour, ou même les nuits de pleine lune, ne rêve qu'à l'Aventure qui l'attend !
Dites-vous bien que les émotions qu'il va connaître - dans une forêt où vivent des ours, des loups et des bisons comme il y en a encore dans les pays de l'est, ou même chez nous, au contact des cerfs et des sangliers - sont largement supérieures à celle de tous ces jeux virtuels pour serf-velles ! De plus, sans parler des très grands animaux dont la rencontre est difficile, car elle demande beaucoup d'habileté, la forêt recèle pour lui mille et une merveilles, qui maintiennent ses sens en éveil, et se déroulent devant ses yeux émerveillés comme un conte de fée. Les couleurs, les bruits, les odeurs le sollicitent sans cesse; tout attire constamment son attention curieuse, même si le jour, qui finit toujours par se lever, éclaircit bien des mystères ...
Ces perles de lumière qui, s'il s'en rapproche, deviennent des gouttelettes de rosée sur une toile d'araignée, Ce petit point rouge . qui devient un magnifique champignon
Mais au delà de cette contemplation constante de la Nature, l'objet de son désir c'est avant tout l'animal le plus puissant de nos forêts et le seul qui reste dangereux en France:
Le sanglier est si intelligent et si prolifique - sans prédateurs sa population augmente de 300 % par an - que même du temps récent, jusqu'en 1972, où il était considéré comme un animal nuisible c-a-d chassé et piégé jour et nuit, 365 jours par an, les hommes n'ont jamais réussi à l'éliminer, aussi il est présent partout sauf en Angleterre, j'ignore pourquoi.La présence des animaux et des plantes dans la Nature, fait que l'homme ne s'y sent jamais seul, comme c'est si souvent le cas en ville.
" L'on en finirait plus de décrire la somptuosité de la Vie qui s'est développée petit à petit depuis qu'elle a inventé la reproduction sexuée il y a deux milliards d'années, c'est cette merveilleuse diversité que l'homme vise à détruire y compris sur lui-même grâce au clonage présenté comme un progrès... Lequel progrès est en fait une régression au stade du mode de reproduction des amibes ! "Ampéwi Nunpa
De jeunes Cob Defassa que j'ai photographiés en République Centrafricaine.
Je ne peux passer en revue tout ce que j'ai observé, mais laissez-moi tout de même vous décrire, hélas trop brièvement, ce qui m'a le plus surpris, navré, ou que j'ai admiré, pour une raison quelconque. Je précise que j'en parle dans l'ordre où cela me vient...
Dans mon jardin il y a des colibris, au corps petit comme une noisette, que je ne me lasse pas d'admirer, car ils battent des ailes si vite en volant sur place pour butiner, qu'ils donnent l'impression d'être suspendu en l'air par miracle.
Mais l'homme ne respecte pas toujours les miracles...
wLa destruction des baleines, comme cette magnifique Mégaptère, n'est pas due uniquement à leur chasse comme on le croit, mais aussi au fait qu'elles ne peuvent plus communiquer entres elles par infra sons, donc se donner des rendez-vous galants et donc se reproduire, du fait des nuisances sonores de source humaine dans tous les océans, et aussi parce qu'elles s'échouent - comme les dauphins - par la perte du sens de l'orientation résultant de notre emploi de techniques et d'armes à micro-ondes. D'aucuns pensent que l'armée américaine les tueraient ainsi à dessein, je ne sais qu'en penser, mais en attendant les échouages de cétacés sont devenus fréquents.wUn autre crève coeur: j'ai pris cette photo en 1984 d'une mare en R.C.A où j'avais compté environ 300 hippopotames, et suis revenu au même endroit en 1989, il en restait trois ! Les autres ayant été exterminés pour la vente de leur viande par des braconniers $oudanais sur les marchés de Khartoum. Ceci est une des conséquence de la distribution volontaire, et des vente massives, d'armes à feu par l'Occident au Tiers Monde. Ce braconnage industriel sévit partout, et est entrain de détruire la grande faune dans sa quasi totalité, ailleurs qu'en Europe et en Amérique du Nord.
Tout n'est pas triste non plus.
wJ'ai été surpris que les Tisserands, qui construisent ces nids collectifs en Afrique, prospèrent en beaucoup d'endroit; ce nid par exemple abrite environ 3000 oiseaux, car l'arbre est immense.wLa protection des castors lancée au début du XX ème siècle par un métis Ecossais-Iroquois, nommé Grey Owl, (lire son best seller " Récits de la cabane abandonnée ") alors que l'espèce était quasiment éteinte, a si bien réussi au Canada que leur oeuvre - comme ce barrage de 500 mètres de long dans l'Abitibi, que j'ai photographié depuis notre petit avion - à relevé de plus de deux mètres le niveau des lacs qu'ils créent partout, et étendu leur surface d'eau dans des proportions gigantesques.
Et la chasse me direz-vous ?
wJ'ai fait chasser et tuer ces deux sangliers géants, dont le caractère sauvage crève les yeux, sur ce qui fut ma propriété en France. Ils furent le fruit d'une gestion patiente et sélective de plusieurs années, allant bien à l'inverse de celle des chasses commerciales où l'on lâche des cochangliers désemparés - car ne connaissant ni le territoire ni même la liberté - la veille, à peine, de leur massacre. La Maladie Mondiale $atanique a aussi affecté la chasse qui est devenu la cha$$e. Le culte de l'argent a tout dénaturé, y compris cette activité, ne cherchez pas ailleurs les raisons de votre antipathie probable pour elle. La chasse ce n'est pas ce que vous voyez aujourd'hui: lorqu'enfant mon père et moi partions chasser c'était pour tuer un lièvre si nous avions des invités, tout au plus deux si nous étions très nombreux à table, et - bien que ce soit facile à l'époque - ô grand jamais il ne lui serait venu à l'esprit d'en tuer un de plus que le nécessaire ! L'esprit de lucre et les congélateurs sont responsables de l'irrespect actuel envers le gibier comme envers toutes les formes de vie, du reste, y compris l'humain qui est devenu une simple marchandise.
Parti deux fois à la chasse en R.C.A dans le but de tuer un lion à l'arc, il m'a fallu changer d'idée prestement et définitivement, car en fait j'ai réalisé sur place à quel point j'étais vulnérable face à eux. Si on les chasse sportivement à pied, les lions sont toujours des animaux très dangereux, du reste ils ont tué beaucoup de chasseurs, j'en connais moi-même. (Dont un qui a survécu, car le lion le croyant mort, et n'étant pas affamé, s'est contenté de lui manger une fesse, ce qui lui a quand même ôté deux kilos de chair !) C'est ce qui rend cette chasse passionnante :o)Il y a plusieurs manières de les chasser:
En les approchant à pied
1 au son: quand ils rugissent on les entend de très loin,2 aux vautours: en observant le ciel au comportement des vautours on sait si les lions on tué, et où. Ce qui me valu de tomber nez à nez avec une lionne et ses petits dans des pailles de trois mètres de haut !
3 au pistage: en recherchant leur trace et en les suivant, ce qui ne vous met pas à l'abri d'une charge inopinée comme cela s'est passé pour moi dans le lit de la rivière du Bar Khadham.
Ou à vue,4 en les cherchant depuis un véhicule, ce qui est possible uniquement dans les espaces très dégagés, puis en les approchant à pied ensuite, une fois localisés. Ce qui est très aléatoire s'ils vous ont vu au départ sur le véhicule.Enfin,
5 à l'affût: au moyen d'un appât. Les affûts étant un simple écran de paille tressées s'intégrant, au sol, du mieux possible dans le paysage. On va à l'affût à nuit noire, en espérant que les lions ne nous sentent pas, ni ne nous entendent. Ce qui n'exclut pas non plus qu'il puisse charger ce simple paravent d'herbes qui n'est pas fait pour protéger mais seulement pour dissimuler le chasseur et ses pisteurs.Des couards orgueilleux, mais riches, vont parfois "chasser" le lion dans les plaines de Tanzanie et là le tirent à partir d'une voiture tout terrain depuis une longue distance, ce qui est aisé avec les carabines à lunettes, et laissent ensuite le guide se débrouiller seul pour aller l'achever, s'ils l'ont blessé ! mais c'est interdit ailleurs, car ce n'est pas de la chasse.
Quand à moi j'avais décidé de ne tuer qu'un seul lion dans ma vie et qu'il devait ressembler à celui que je vous montre ci-dessus, et ne l'ayant jamais trouvé... et bien je n'en ai donc jamais tué ! La chasse du lion - sauf dans des conditions artificielles - met toujours notre vie dans la balance si l'on fait une faute, et même parfois sans faire de faute, c'est du reste pourquoi j'ai failli me faire tuer trois fois ! Depuis j'admire beaucoup plus les Masaïs qui - pour protéger leur troupeaux - les combattent avec de simples sagaies comme j'ai pu le voir sur la chaîne Discovery. Il est vrai que si les 6 Masaïs ont réussi à tuer deux lions sur trois, les lions de leur coté ont eu le temps de tuer un Masaï et d'en estropier un autre très gravement, ce n'est pas un sport de fillettes !
Mais n'y a-t-il que cela dans la chasse ?
Certes non ! A l'opposé des émotions fortes que procurent les animaux dangereux, et de la compétence - comme des efforts sur soi-même - que l'on y doit y déployer, la vie de l'homme proche de la nature est aussi émaillée de mille et une découvertes faite de beaucoup de tendresse, et d'admiration.
w Comme celle que j'ai éprouvée en découvrant ce daguet de daim, qui fut surpris par ma présence - car jeune et inexpérimenté - lorsqu'il est sorti de ces buissons de chênes verts épais...
w Ou au spectacle fabuleux des cerfs axis lorsqu'ils dansent debouts sur leurs pattes arrières pour jouer. Un évènement si rare, que je n'ai jamais pu le photographier mais dont je vous assure l'authenticité.
wOu à la vue de cette laie très inquiète de ses marcassins qui s'élancent imprudemment à découvert, car ils ont hâte de jouer hors du fourré de buissons de cades piquants... Lorsque leurs petits ont cet âge, les laies chargent facilement tout ceux qu'elles voient pour les protéger, ce sont de très bonnes mères et un danger pour tous, y compris les promeneurs qui sortent des sentiers battus. J'ai bien failli me faire renverser plusieurs fois par elles. ô;è)?
wOu à la vue étonnante de ce vol d'oiseaux accompagnant la marche digne de ce Koudou de noble allure, je n'ai jamais su pourquoi ? Les Koudous sont à l'Afrique ce que sont les cerfs sont à l'Eurasie, mais habituellement à l'heure chaude où a été prise cette photo - qui se reconnait à la faible longueur des ombres portées - ils se protègent des plus fortes ardeurs du soleil.
w Ou surpris par l'envol saugrenu de cette énorme outarde dans une zone totalement aride. Alors que leurs cousines d'Europe sont presque entièrement disparues, les outardes d'Afrique sont encore abondantes.
Parfois je souris, comme devant l'étonnement manifeste de ces Oryx Gemsbock qui me voient à peine maintenant, alors que je les observe venir sur moi depuis l'horizon.
Mais il y a aussi des choses bien étranges dans la nature. w Comment pourrait-on croire qu'il existe des grenouilles aussi grosses ? pourtant c'est vrai !
" Pourquoi les gens marteaux n'ont-ils pas une tête de marteau, tandis que les requins-marteaux ne sont pas marteaux ? " Explication: c'est ce que deux chercheurs ont voulu savoir. Stephen Kajiura et Kim Holland de l'Université d'Hawaï, à Manoa, ont testé des requins marteaux. Ils ont découvert que la forme caractéristique de la tête de ces animaux les aide à repérer et à capturer plus facilement leurs proies: ses yeux éloignés l'aident à mieux évaluer les distances. La tête du requin marteau est caractéristique: aplatie, étroite et formée de lobes charnus latéraux portant les yeux et les narines à leur extrémité.
wEt celui-là, non !!? Lorsque je l'ai vu trottinant - une seule fois dans ma vie, en Namibie - aussi gros qu'un cochon, avec ses oreilles de lièvre et sa queue de rat, je croyais halluciner, mais ce n'était qu'un oryctérope qui vit sous terre et se nourrit de termites dont il éventre les "H.L.M" avec ses puissantes griffes.
Comment donc les rapaces font-ils pour voir mieux qu'un homme équipé de jumelles qui rappochent vingt fois ?
wPourquoi donc les bubales sont-ils si bêtes, que c'est un jeu d'enfant de les approcher, et de les tuer, même avec un arc ! Auraient-ils été créés pour que même les prédateurs les plus idiots aient une chance de se nourrir ?
wComment se fait-il, en dépit de leurs expressions rigolotes, que les chimpanzés soient des êtres cruels et lubriques, quoi qu'en prétendent leurs amis ? (J'ai vu un grand mâle arracher le nouveau né d'une jeune femelle de son groupe, le tuer et le dévorer à belles dents, tout en se disputant sa chair avec les autres mâles, et un de mes amis, JPV, qui en élevait plusieurs s'était fait prestement couper trois doigts de la main droite par les dents d'une guenon qui l'aimait, dans une crise de jalousie; doigts qu'elle partagea ensuite avec ses copines) Serait-ce pour cette raison que nous les considérons avec bienveillance, et aussi à juste titre semble-t-il, comme des cousins ?
A ce sujet, soit dit incidemment, s'il est bien exact que la Nature nous éblouit partout par sa magnificence , et qu'il est évident qu'elle ne peut être que la manifestation sublime d'une Source-Mère de toutes choses - Un Pouvoir Immense, présent en tout - que l'on peut tenter de définir comme " Conscience-Vie-Energie ", par contre nulle part Celle-ci ne nous montre de la bonté au sens humain du terme.C'est évident, par exemple, lorsque l'on sait que certains requins vivipares sortent de leur oeufs dans le ventre de leur mère, mais pas tous en même temps, et qu'ensuite les premiers nés, donc les plus gros, s'empressent - s'ils y réussissent - de dévorer leur frères et soeurs plus jeunes de quelques jours, au sein même de ce qui tient lieu d'utérus ! Ceci a pu être filmé dans le ventre de femelles vivantes. Cette compétition sauvage et sinistre dure jusqu'à l'accouchement en eau libre. Ce cannibalisme familial intra utérin n'a aucune explication rationnelle, excepté la férocité de leur nature.
Le mot "Amour Universel", si à la mode actuellement, n'a jamais été employé par ces grands maîtres que furent aussi bien Lao Tseu, que le Bouddha, ou que Jésus dit de Nazareth, et ce tout simplement car un concept issu d'une pensée infra consciente ne peut s'appliquer à La Supra Conscience.
wEt comment se fait-il que la robe si marquée des zèbres les rendent cependant presque invisibles à grande distance quand on les voit sur place ?
xIl n'y a pas que les animaux ou les plantes, le paysage aussi est un sujet d'émerveillement et de questionnement constant ! Par exemple: qu'est-il arrivé à cette roche extraordinaire, sur cette montagne corse, pour qu'elle soit ainsi sculptée naturellement en forme d'arche ?
wwIII - Les dangers objectifs de la Nature.ww
Deux opinions s'affrontent: pour les uns la nature est un milieu très hostile peuplé d'animaux redoutables ou venimeux, où l'on risque la mort à chaque instant ; tandis que pour d'autres - sous l'influence des écologistes et de films manquants d'objectivité - le danger serait virtuellement inexistant, voire nul ; tandis que certains chasseurs voulant parfois mettre leur courage en valeur, exagèrent les dangers qu'ils ont encourus. Qu'en est-il vraiment ?Disons tout de suite que le plus grand danger en forêt vierge, ou en brousse, c'est d'abord de se perdre, c'est pourquoi un guide compétent est indispensable.Guide ou pas, il est nécessaire d'avoir conscience de son itinéraire de marche en toutes circonstances, et pour cela il faut: 1° connaître la position du soleil, ou des étoiles, par rapport à son corps, 2° prendre des repères visuels et 3° se retourner de temps en temps, pour voir à quoi ressemble le paysage vu dans la direction inverse: celle que vous prendrez au retour.
En milieu ouvert, comme la savane, il est utile de marcher de point de repère précis, en point de repère précis, choisis en cours de marche, et mémorisés au fur et à mesure: tels qu'un rocher, un arbre particulier etc... En milieu fermé , comme la taïga ou la forêt tropicale, vous devez faire comme le petit poucet, c'est à dire créer vous-même ces repères, par exemple entailler de temps en temps l'écorce des troncs d'arbres, ou casser des branches. Boussole et cartes sont utiles, mais ne remplacent pas ce savoir.
Si vous êtes "perdu", que faire ? Réponse: surtout ne paniquez pas, utilisez votre tête et reprenez votre trace à l'envers en suivant vos repères. Si néanmoins vous perdiez votre trace ou votre repère, ce qui normalement ne doit pas vous arriver: retounez au point d'où vous veniez, et là identifiez un centre visuel précis, puis allez à la recherche du repère perdu en décrivant des cercles concentriques à partir de ce centre. A chaque fois que vous échouez: recommencez à partir de ce centre et si le jour tombe, n'insistez pas: dormez sur place, vous n'en mourrez pas. Recommencez, frais et dispos, le lendemain matin: avec de la patience vous ne pouvez que retrouver votre trace. Dans certains cas monter au sommet d'une colline, s'il y en a, peut vous aider à savoir où vous êtes, mais encore faut-il être sûr de bien identifier ce que l'on voit.Après ce danger, vient celui des insectes et des serpents. Il faut savoir par exemple qu'en Australie une petite mygale jaune moutarde, de 2 cm de diamètre, vous emmènera au Paradis des chasseurs en quelques minutes. La seule façon d'y parer c'est d'être intuitif, très observateur, et de se méfier de l'inconnu à priori. Une belle feuille cousue vous intrigue ? Ne l'ouvrez pas avec les doigts, il faut utiliser un couteau (c'est ce que j'ai dit à ma fille qui présumait voir un nid de fourmi à l'intérieur, mais en fait dedans il y avait la fameuse mygale !). Quand aux serpents: il ne suffit pas de regarder à ses pieds, il faut aussi être conscient de ce qu'il y a au dessus de soi : dans les branches.
Tout cela demande une concentration permanente, qui ne s'acquiert que par l'expérience.
La nuit il vous faut une moustiquaire pour dormir, et tout controler avant de vous coucher, puis le matin penser à ne jamais enfiler vos chaussures sans vérifier qu'elles soient vides de bestioles.
Ensuite viennent les grands animaux, ceux qui sont très dangereux ne sont pas pléthore, je ne cite que les plus terribles qui sont le crocodile "porosus" qui vous considère comme un simple casse-croûte, et l'ours brun, surtout le grizzly qui tue ou blesse énormément de personnes chaque année. Les grands félins, excepté le tigre qui lui chasse l'homme, ne sont dangereux que si vous les taquinez imbécilement, enfin faites attention avec les grands bovidés sauvages, c'est préférable.
Enfin rappelez-vous que tout grand animal blessé est potentiellement dangereux, aussi un grand gibier tombé à terre ne doit jamais être présumé mort, même s'il ne bouge plus. Vous l'approcherez toujours par l'arrière et jamais avec une arme déchargée et ce dans l'éventualité d'une charge.
Selon l'éthique de la grande chasse - que j'ai toujours respectée - un grand gibier blessé ne se tire jamais une seconde fois au sol, sauf s'il s'agit d'un danger mortel pour vous. Il doit toujours être achevé à l'arme blanche, pour cela un poignard de "boyscout" ne suffit pas : il vous faut une longue et robuste lame.
Si l'animal est très dangereux comme un ours, attendez au moins une demi-heure avant d'aller à sa recherche.
Tout ceci peut paraître impressionnant aux lecteurs, mais en fait les rencontres avec le danger sont très rares et avec un peu de bon sens on l'évite, aussi même en brousse il convient d'être toujours détendu. Encore une chose, vous pensez peut-être que ce que je viens d'écrire est dur, mais dites moi sincèrement : la vie avec les humains en ville n'est-elle pas bien pire ?
IV - Deux créatures rarissimes !
Le Babiroussa.
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w Le Babiroussa est un suidé comme les sangliers, mais ses défenses croissent de façon très étonnante, notamment parce que les supérieures traversent les chairs et la peau pour sortir de sa tête avec l'apparence des cornes d'un chamois, en quelque sorte. Il est originaire de l'île de Célèbes (ou Sulawesi), d'Indonésie, des îles Togian et Sula et de l'île Buru dans les Moluques.L'espèce que l'on croyait disparue à été redécouverte par un illustre guide de chasse français, que j'ai connu, Maurice Patry qui a consacré vingt années de sa vie à cette quête incroyablement difficile compte tenu de l'accès des lieux, où il a enfin trouvé son Trophée, pour finalement décider de lui laisser la vie sauve en se contentant de prendre des photos. Ce grand homme est décédé.
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Ce crâne de Babiroussa a été sculpté au 19 ème siècle à des fins votives, ou rituelles, par les Dayaks du Kalimentan.
Ode au Teckel.
Qui a vécu avec un teckel ne peut plus jamais se passer de ces chiens au caractère aussi indépendant que des chats. J'ai eu plus de 25 teckels, mais mon préféré fut celui-ci qui se nommait Rak; après sa mort accidentelle je l'ai plus pleuré que je n'avais jamais pleuré la disparition d'aucun être humain. Ce qu'un teckel - animal de 8 kilos à peine - est capable de faire est incompréhensible à tous ceux qui n'en ont pas eu, car l'on ne peut pas dire "posséder" au sujet de ce chien, soit dit en préambule !Donc en bref, un teckel - comme Rak - est capable de ceci:
Si vous lui parlez impoliment, ou durement il se vexe, vous dédaigne, et disparaît dans une cachette, en un mot il vous "retire la parole". Sa bouderie peut durer plusieurs jours, ou jusqu'à ce que vous lui ayez présenté vos excuses.Il n'accepte pas de manger une nourriture autre que la vôtre, quand bien même vous lui serviriez du contre filet, si vous n'en mangez pas vous-mêmes, il réclamera la même chose que ce qu'il y a dans votre assiette !
Fait spontanément tout ce que vous souhaitez, mais si vous cherchez à lui imposer quoi que ce soit, son caractère têtu fera qu'à la longue, c'est vous qui y renoncerez ! Car il n'obéit jamais à aucun ordre, sauf s'il le trouve justifié.
Il jouait à la balle avec mes enfants, ce qui est courant avec les chiens, mais il l'attrapait celle qu'ils lui lançaient avec la gueule pour ensuite la leur renvoyer d'un coup de nez, ce qui l'est moins!
Il aimait à se coucher dans nos lits - bien que je le lui interdise - auquel cas il rentrait dans le lit, puis s'allongeait sur le dos - comme un humain le ferait - et tirait la couverture à lui pour s'en recouvrir jusqu'au cou! Cette façon de me désobéir, faisait tordre de rire mes deux enfants.
Son courage n'est égalé par aucune autre créature sur terre: il est capable de tuer un berger allemand si celui-ci l'agresse (cela est arrivé au chien de mon voisin avec Rak) et j'ai vu ma chienne Minnie tenir un tigre adulte au ferme, c'est à dire en respect tout en évitant lestement ses coups de griffes, car celui-ci était en colère. Combien de fois ai-je vu débouler des grands sangliers avec un de mes teckels pendu à son cou, ou à ses oreilles !
Il chasse tous les gibiers, et leur en impose malgré sa petitesse: j'ai vu ce chien courir derrière un troupeau de taureaux de Camargue qu'il avait chassé et fait fuir ! Grâce à quoi avec lui on peut tout chasser de la souris à l'éléphant.
Il est capable en battue, si vous le lâchez depuis le poste où vous êtes assis, d'aller chercher les sangliers et de les amener - comment fait-il ? - jusqu'à vous; c'est ainsi qu'avec Rak, en un seule jour, j'en ai tué trois. A la fin de la chasse les propriétaire de grands chiens de vénerie, qui le matin même étaient rigolards à mon arrivée avec ma saucisse, nous considérèrent avec un respect mêlé de stupéfaction.
Il garde vos possessions farouchement, que ce soit le gibier que vous avez fraîchement tué, ou votre voiture. Du reste en Alsace, un gaillard de 24 ans qui ne le croyait pas en s'approchant de mon chevreuil, y aurait perdu ses testicules si Rak n'avait pas été bloqué par sa laisse.
Il ne se perd jamais. Si votre teckel se lance derrière un cerf, attendez-vous à ce que cela dure des heures et des heures. Auquel cas déposez un de vos vêtements sur le sol et allez vaquer à vos affaires. Il vous suffira le soir de retourner à votre veste, ou à votre manteau, pour retrouver votre teckel vous attendant sagement couché dessus.
Il est compatissant, et perçoit nos état émotionnels: si vous êtes triste de lui-même il viendra vous consoler, de même que si vous avez l'humeur joyeuse il viendra à vous pour jouer.
Combien d'être humains valent-ils un teckel ?
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V - L'enseignement de la Nature.
IV - 1 La chasse est un mode de vie alternatif et enrichissant.
La nostalgie de ma vie antérieure de chasseur a marqué toute mon existence actuelle. Toute cette vie présente j'ai souffert de vivre et travailler en ville par nécessité, j'ai souffert d'être seul dans ma quête, et de n'avoir pas jamais trouvé de compagne qui partage mon goût pour la vie sauvage et libre, pour les grands espaces.J'ai failli à deux reprises m'évader : une première fois en 1981, quand Francis White Bird me proposa de vivre chez les Sioux et d'y exploiter une grande chasse avec guides Indiens, car il y a encore chez eux: bisons, antilopes, mouflons, ours ... etc, une seconde fois en 1987, quand sur le conseil de mon ami Balan d'Australie, je faillis acheter à un prix incroyablement bas (pour la France) un ranch de 24.000 hectares à une heure trente de Darwin - Northern Territory. A deux reprises je me suis sacrifié pour mes femmes qui ne voulaient pas me suivre. J'ai eu tort, car il faut réaliser ses rêves, et aujourd'hui mes enfants seraient plus heureux sur un vaste domaine à eux.
Quoiqu'il en soit, je partais chasser le plus souvent possible. Ces chasses - et la relation avec la terre qu'elles me donnaient - m'ont appris des choses extraordinaires sur les animaux, car je suis par goût beaucoup plus naturaliste que tueur. J'ai vécu en Europe de l'Ouest et de l'Est, en Afrique, en Amérique du Nord et en Australie, des milliers d'heures de bonheur à les observer et à les traquer, à apprendre leurs ruses pour les déjouer. Ces sorties me procuraient la force de continuer mon travail. Mais il me fallait toujours revenir, quitter mes grands espaces. Combien de fois ai-je pleuré ? Les retours en ville m'étaient insupportables.
Ces chasses m'ont affiné intérieurement. Grâce à elles, j'ai acquis des qualités de patience, de maîtrise de moi-même, d'observation, de finesse, de précision, d'endurance physique, de courage, d'adresse, d'esprit de décision instantanée, d'intuition et d'instinct, que des citadins ne peuvent pas connaître. La conquête de ces qualités me prit toute une vie tellement le noble déduit de la chasse est difficile pour qui le pratique dans les règles de l'honneur. Souvent, surtout chassant à l'arc, je désespérais de réussir. Depuis qu'un peu partout nous chassons au fusil, les animaux sont devenus si sauvages ! Leurs sens et leur intuition sont de toutes les façons très supérieurs aux nôtres, et sous-estimer un ours, un lion ou un buffle, un sanglier ou un cerf, voire une simple antilope comme l'oryx, peut s'avérer extrêmement périlleux pour le chasseur ignorant. Chaque année des chasseurs meurent, tués principalement par des buffles, des lions, des léopards, des ours ou des crocodiles, pour avoir ignoré les règles de conduite à tenir ; ils meurent aussi d'accidents causés par un nombre incroyables de rustres qui se prennent pour Rambo, parce qu'une démocratie laxiste les autorisent à chasser sans qu'ils en aient la compétence.
Ces chasses m'ont aussi permis de vivre auprès de peuples admirables, peu touchés par notre civilisation. Jamais parmi eux, je n'ai rencontré de primitifs. Ces gens ont suivi des voies d'évolution différentes de la nôtre, c'est tout. Il sont civilisés eux aussi: souvent plus propres, toujours plus polis, plus gais et surtout moins agressifs que nous. Pourquoi le blanc veut-il, toujours et à tout prix que le monde entier se conforme à ses préjugés, et adopte son mode de vie ? Les peuples chasseurs ont leurs compétences propres. Il faut chasser avec un Buschmen, un Youlou, un Pygmée Baminga, un aborigène Australien ou un Indien pour comprendre à quel point nous sommes dégénérés:Nous sommes aveugles dans un milieu qui est pour eux est un livre ouvert. Il faut voir comment les Africains pistent, et lisent des traces souvent invisibles à nos yeux! Comment ils voient instantanément à l'il nu et à des distances incroyables, un gibier que nous ne découvrons que péniblement grâce à leurs indications, et à nos jumelles !Nous sommes physiquement balourds, et peu résistants. J'ai vu un Youlou, envoyé par mon guide et ami chercher du secours (car avant d'arriver au campement en passant un petit ravin, nous avions cassé la barre d'accouplement d'une remorque contenant tout notre nécessaire) à Djallé, (RCA) village distant de notre camp de 150 Km, revenir en voiture le surlendemain matin. Il avait parcouru cette distance à pieds en deux jours et une nuit, sans s'arrêter, sans manger ni boire ou presque.
Nous avons perdu le sens de l'orientation: un Aborigène Australien qui était allé en France avec Balan, pouvait au cur de sa brousse nous montrer la direction exacte où se trouvait Paris à 15.000 Km de là ! Un africain après 8 heures de pistage tortueux derrière des élans de Derby, est capable de partir droit en courant dans la bonne direction, et de revenir quelques temps après avec notre véhicule, dont il a toujours su où il était, même sur un terrain de chasse nouveau pour lui.
Nous ne savons plus nous guérir avec la nature. En Centrafrique, Sur X, une catholique tenant un dispensaire chez les pygmées Baminga, refusa mon offre de médicaments, m'expliquant qu'ils n'en avaient pas besoin car ils connaissaient toutes les plantes nécessaire aux soins, grâce à quoi leur santé était parfaite. A mon grand étonnement cette Sur me dit envoyer les noirs malades - venus au dispensaire - se faire soigner par le sorcier, dont les médecines étaient meilleures que les nôtres ! Les pygmées ne faisaient appel qu'au chirurgien en cas d'accident. La jeune femme noire qui m'accompagnait n'en fut pas étonnée, et m'expliqua que dans son pays les médecins officiels collaboraient avec les "sorciers" au sein des hôpitaux, pour le plus grand bien des patients !
Aujourd'hui notre décadence intellectuelle et morale fait que sur la chasse aussi, nous n'avons que des idées fausses. Pourquoi ? La chasse n'est pas un sport, c'est avant tout un mode de vie - une autre relation avec la terre et une école qui développe les qualités du corps, de l'esprit et de l'âme. Il suffit de la pratiquer pour le comprendre. Les peuples chasseurs ont acquis de son fait des vertus individuelles - mais aussi sociales - qui sont observables encore aujourd'hui chez eux.
" Pour l'Indien tout acte a un sens métaphysique, et spécialement la chasse à laquelle il consacre une si grande partie de son temps. La poursuite et l'abattage d'un animal sont regardés par les Indiens sous deux aspects apparemment opposés, mais complémentaires: la mise à mort symbolise la destruction de l'ignorance, mais elle représente aussi un contact avec le Grand-Esprit. Cette dernière signification explique l'importance rituelle de la piste, car en suivant la piste d'un animal, on est rituellement - donc virtuellement - sur le chemin qui mène à Wakan Tanka; trouver la proie, au milieu des difficultés et des dangers, revient à trouver le Grand esprit, ce qui est pour tous les peuples traditionnels le but de l'existence "( Hehaka Sapa - Joseph Epes Brown)
La chasse n'est pas une économie "primitive". Cette économie est le fruit d'innombrables adaptations sur une durée immense dans le temps, elle est aussi complexe que la nôtre et requiert un très grand esprit d'observation, un très grand respect de la nature, et une très grande discipline. Elle implique de vastes connaissances et un aménagement très fin du milieu. Elle a permis à l'humanité actuelle de se développer sans détruire le monde - comme nous le faisons - pendant au moins 500.000 ans. Notre incapacité à comprendre cette complexité, nos préjugés, notre orgueil et notre mauvaise foi à voir, sont à l'origine des idées erronées sur cette activité.
La chasse n'est pas une économie de famine, c'est au contraire une économie d'abondance, car la terre telle qu'à l'origine, est d'une prodigieuse générosité.
" Un récent calcul a montré que dans la partie inférieure de la vallée de l'Illinois, une parcelle de 25 km2 ( 2500 hectares soit la moitié de la surface d'une belle commune en France ) fournissait en un an au moins 180 000 boisseaux de noix diverses, 50 000 boisseaux de glands, 100 cerfs, 10 000 écureuils, 200 dindons, et même 5 ours noirs! Ajoutez y les fruits saisonniers et des milliers de lapins, de ratons-laveurs et de marmottes, et vous comprendrez aisément pourquoi l'abondance est la marque de la civilisation archaïque (les Iroquois entre autres) de l'est du pays."" L'Indien d'Amérique " de Flammarion:
Nous avons oublié cela depuis trop longtemps, et trop appauvri la terre en beaucoup d'endroits, pour le croire et pourtant c'est un fait! Tous les explorateurs Européens et sur tous les continents ont relaté cette richesse disparue, et qui ne demande qu'à revenir.
La chasse est une économie de loisirs. Elle laisse beaucoup de temps libre: en une journée un Sioux pouvait abattre 3 ou 4 bisons, assez pour nourrir sa famille pendant un an !
" Nous les appelons sauvages, parce que leurs murs différent des nôtres, que nous croyons être la perfection de la civilité ; ils pensent la même chose des leurs Ayant peu de besoins artificiels, ils ont beaucoup de loisirs pour cultiver l'âme par la conversation. Notre genre laborieux de vie, ils l'estiment servile et bas, comparé au leur ; et l'instruction d'après laquelle nous nous évaluons nous-mêmes, ils la regardent comme frivole et vaine "(Benjamin Franklin - Remarks concerning the savages of North America.)
IV - 2 L'homme n'est pas plus évolué que l'animal. Chaque espèce est le fruit d'une très longue évolution au sein d'une niche écologique dans un biotope particulier. Les animaux - comme les hommes - du lointain passé, étaient moins performants qu'aujourd'hui. Parce que toutes les espèces ont suivi des voies parallèles d'évolution dans leur milieu respectif, les animaux actuels sont tout aussi évolués et parfaits que l'homme, dans leurs fonctions et places propres, au sein de la biosphère. Un singe n'est pas si l'on peut dire un homme incomplet, pas fini en quelque sorte. Il vit parfaitement à son aise - et à l'abri de la plupart des prédateurs - au sommet des frondaisons de la grande forêt: la canopée, dans laquelle il n'est en rien inférieur à l'homme. Dans la canopée c'est l'homme qui est inférieur au singe, car il est incapable d'y accéder et de s'y mouvoir sans artifice. Par ailleurs le même facteur d'évolution a fait que les animaux se sont spécialisés plus et mieux que nous:
Les animaux disposent de sens qui nous sont inconnus: les abeilles voient l'infrarouge, certains insectes voient l'ultraviolet, les chauves-souris émettent des ultrasons pour détecter en vol les insectes qu'elles mangent, les cétacés communiquent par infrasons, les poissons ont un organe particulier pour déceler les vibrations de l'eau, les serpents chassent en décelant à distance la chaleur émise par leurs proies.Les sens communs aux hommes et aux animaux, sont plus développés chez ceux-ci: un ours polaire est capable de sentir la présence d'un phoque à 30 km de lui, un faucon crécerelle en vol à 50 m d'altitude peut voir une souris dissimulée dans de hautes herbes, un chevreuil entend la brindille cassée sous les pas du chasseur à 300 mètres.
Leurs performances dépassent largement celles de l'homme en tout: presque tous les animaux courent plus vite que nous, tandis qu'un guépard court lui à plus de 120 Km/h. Les poissons et les mammifères et les oiseaux marins nagent plus vite et plongent plus profondément, un singe grimpe mieux, les baleines communiquent entre elles à des distances de 4000 miles ! Etc
Les animaux, dont les insectes, les mammifères et les oiseaux, ont organisé des sociétés complexes qui fonctionnent mieux que les nôtres. Les fourmis, qui avec leur cerveau minuscule - contenant semble-t-il 500.000 neurones quand même - ont inventé avant nous: l'agriculture des champignons en chambre souterraine, l'élevage des pucerons qu'elles rentrent à l'étable comme nous les vaches ! la guerre, la razzia et l'esclavagisme. Les fourmis, qui ont inventé tout ceci avant nous, risquent fort de continuer d'exister après nous.
La force principale de l'homme - au contraire - est de ne pas être un spécialiste dépendant d'un seul milieu ou d'un seul type d'alimentation. L'homme dépasse les animaux dans la mesure où il est un parfait généraliste opportuniste. Il leur est supérieur - selon notre vision - parce que sur le plan quantitatif, il a davantage développé l'emploi du langage et des outils, ainsi que la capacité à apprendre, à inventer et à transmettre les connaissance, en sorte qu'il a réussi à proliférer et a coloniser tous les milieux ou presque.
nous sommes devenus totalement dépendants du milieu artificiel que nous avons créé.
L'homme est un animal comme les autres. Dans l'absolu il n'est en rien supérieur. Comme les animaux: il mange, boit, dort, défèque, urine, copule, se bat pour sa survie, se bat pour les femelles, se bat pour son territoire ou pour sa nourriture, a peur de perdre ce qu'il possède et envie ce qu'il ne possède pas, aime ses enfants, et vit en société.L'homme actuel n'est pas supérieur non plus aux hommes du passé, il est seulement différent, et à bien des égards inférieur.
Mais l'homme est différent des animaux sur trois points essentiels :
L'homme est le seul animal qui dispose d'une bibliothèque cérébrale (1) 10.000 fois plus grande que sa bibliothèque génétique (2) : seul l'homme peut connaître le Cosmos.L'homme est le seul animal qui ait inventé un moyen de stocker des informations en dehors de son cerveau: les livres et aujourd'hui les mémoires informatiques. Les bibliothèques du monde contiennent des millions de volumes représentant, selon Carl Sagan, 10 puissance (3) 16 ou 17 bits (4) d'informations, soit 10.000 fois plus que dans nos gènes et dix fois plus que dans notre cerveau. Or cette somme d'informations est destinée à se développer encore: seul l'homme a un devant lui un champ de progression intellectuelle infini.
L'homme est le seul animal qui puisse connaître des états de conscience religieux : seul l'homme peut connaître la Source-Mère de toutes choses: "Dieu". (5)
NOTAS
(1) Nota sur bibliothèque cérébrale: le cerveau est notamment constitué de cellules actives que nous nommons les neurones, ceux -ci sont reliés entre eux par les synapses ; leur nombre, ainsi que le nombre de possibilités de leur connexions, notamment, définit la somme totale d'informations que nous sommes capables de gérer par la pensée ou de stocker dans notre mémoire. Le cerveau est en quelque sorte un ordinateur biologique, ou l'ordinateur un cerveau artificiel. Sa capacité est selon Sagan de 10 puissance 15 bits, ce qui est énorme et correspond à 10 millions de milliards de bits, mais nous ne l'employons que très partiellement.(2) Nota sur bibliothèque génétique: somme d'informations contenue dans les molécules d'A.D.N. de nos chromosomes qui définit toutes les caractéristiques de tout être vivant. Leur combinaison fait que chaque être vivant est différent et unique.
(3) Nota : dire d'un nombre qu'il est égal à puissance 16 signifie qu'il se multiplie par lui-même 16 fois, en l'occurrence cela fait : 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10 X 10, ce qui est égal à: 100.000.000.000.000.000. ou cent millions de milliards.
(4) Nota : un bit est une unité d'information égale à oui ou non, zéro ou 1, c'est à dire la plus petite qui soit; par exemple, pour définir une lettre de l'alphabet il faut 5 bits, avec 10 puissance 6 bits, je pourrais écrire un livre de dix millions de caractères.
(5) Nota: bien que les animaux aient des comportements qui prouvent qu'ils ont conscience de la mort, personne n'a jamais observé chez eux de comportement religieux même embryonnaire. Cependant nous ne savons pas communiquer avec eux ; aussi il n'est peut-être pas impossible que les mammifères les plus évolués comme les éléphants, mais surtout les dauphins et les baleines qui ont un langage hautement sophistiqué, puissent avoir des émotions ou des pensées religieuses.
S'il oublie cela, l'homme n'est plus qu'un animal à forme humaine, c'est hélas le cas de beaucoup ! Veuillez considérer objectivement le comportement humain, la plupart des hommes sont plongés dans l'animalité la plus élémentaire car leurs vies sont centrées sur la satisfaction des pulsions les plus primitives: la faim, le sommeil, le désir sexuel, la possessivité, l'agressivité et la peur ; tout autre chose en étant absente. Dans tout cela il n'y a rien de particulièrement honorable, ni même de spécifiquement humain.En fait l'humanité:
est potentielle dans l'animal, comme dans l'homme actuel (6),est encore entrain de naître, ou de renaître (7).
NOTAS
(6) Nota : ce n'est pas pour rien que les Cheyennes, et beaucoup d'autres tribus Indiennes, se dénommaient eux-mêmes les "êtres humains", il s'agissait pour eux de se différencier de ceux qui à leurs yeux ne l'étaient pas, notamment nous.)(7) Nota : le Droit fait une grande différence entre tuer un homme et un animal, pour ma part je n'en vois pas beaucoup dans le cas de bien des gens, tels que certaines personnes que j'ai rencontré pendant la guerre d'Algérie.
Le seul fait de poser cette dualité supérieur / inférieur qui néglige l'interdépendance de toutes les formes de vie, et d'omettre dans toute réflexion le sens du sacré propre à notre espèce, sont en soi de graves erreurs. Retour au sommaire.
VI - Les animaux sont des gens.
Ils sont conscients.
Cette assertion peut paraître curieuse de prime abord et pourtant elle est vraie !
Bien qu'étonnantes, les affirmations qui vont suivre sont le fruit direct de mon observation des animaux pendant 40 années de chasse. Les animaux éprouvent les mêmes émotions que les hommes et ont les mêmes qualités: le besoin d'aimer et d'être aimé, l'amour des enfants, le désir, l'altruisme, la curiosité, la capacité d'apprendre et d'enseigner, le courage, la mémoire des lieux ou des faits et des personnes, la capacité de résoudre des problèmes nouveaux et d'inventer des solutions, la capacité de créer et d'utiliser des outils, la capacité d'adapter l'environnement à leurs besoins. Ils ont les mêmes défauts: la crainte, la peur, la lâcheté, la colère, la rancune, la jalousie, l'envie, l'égoïsme et le mensonge. Les animaux peuvent être au sein d'une même espèce: timides ou audacieux, intelligents ou stupides, débonnaires ou colériques, vifs ou lents, vigilants ou distraits.
Une mère crocodile surveille l'éclosion de ses ufs, et dès que ceux-ci éclosent, se hâte de transporter délicatement ses petits de la terre jusqu'à l'eau pour déjouer les prédateurs. Selon les experts le cerveau reptilien ne permet pas les émotions, qu'est-ce donc que l'inquiétude de cette mère pour ses petits ? Ce ne peut être qu'une émotion.En battue de sangliers, je tuais un jeune dans une compagnie composée de la mère galopant en tête suivie de ses enfants. Quelques minutes après le tir, la mère inquiète de son petit qui ne suivait plus, est revenue s'assurer de ce que celui-ci était devenu. Le voyant mort, elle alla le renifler puis me voyant, elle établit aussitôt la corrélation et me chargea, ce qui m'obligea à la tuer également.
Un vieux cerf poursuivi par des chiens, amène ceux-ci - s'il le peut - vers des biches ou de jeunes cerfs, espérant que les chiens changent de proie, ce qui leur arrive.
J'ai vu des animaux de toutes espèces, se coucher sur les grains que je leur donnais à manger, pour empêcher les autres de se nourrir car ils voulaient garder la nourriture, bien que surabondante pour eux seuls ! (Alors qu'un animal sauvage ne mange jamais plus que nécessaire, quand il est rassasié, il s'arrête. Seul l'homme se goinfre !)
Un marcassin sollicitait l'amour de sa mère qui pour une raison mystérieuse le délaissait, bien que pouvant se nourrir seul, le marcassin dépérit, maigrit et finit par mourir, de chagrin certainement.
Mon braque couchait sous le berceau de mon fils, et empêchait agressivement toute personne inconnue de s'en approcher.
Le même chien, comprenant que les perdreaux qu'il levait pour moi s'envolaient toujours hors de portée de mon fusil, inventa une nouvelle stratégie les contourner en décrivant un vaste cercle puis me les rabattre dessus. Et ca marchait à la perfection !
Non seulement les herbivores créent des sentiers par leur piétinement, mais ils coupent aussi les branches qui les gênent et rendraient leur progression bruyante. Les félins se fabriquent de même leurs sentiers forestiers d'approche silencieuse.
Le même animal peut avoir selon les jours ou les moments des comportements différents, tout comme nous. Aujourd'hui il est vigilant et échappe au prédateur, demain par une belle journée il se laisse aller au plaisir de la sieste ou d'une nourriture agréable, devient distrait et se fait tuer.
Il m'est arrivé entant que chasseur de guetter ce moment de faiblesse, avec de la patience : il arrive toujours un jour ou l'autre ; je tuais beaucoup de gibier grâce à cette persévérance.
Ils connaissent parfaitement leur territoire et décèlent le moindre changement apporté au milieu dans lequel ils vivent: couper une seule branche suffit à dénoncer la présence d'un chasseur.
En Haute-Marne, je repérais avec un ami un chevreuil magnifique mais amputé d'une patte, qui sortait de la forêt tous les matins vers 5 heure et au même endroit. En allant me mettre à l'affût derrière un tas de bois stocké là depuis longtemps, je remarquais que les cantonniers avaient fauché la veille la bordure du chemin. Le chevreuil en sortant, dès qu'il a vu l'herbe coupée, a bondi dans le bois et n'est plus jamais réapparu à cet endroit.
Ils connaissent individuellement chaque autre animal occupant le même territoire et remarquent sa disparition.
Un cas extraordinaire ! Sur mon domaine je n'avais encore jamais tiré de daims et ces animaux originaires de parc étaient peu farouches, pratiquement apprivoisés. Un matin un client tira et blessa un daim isolé. Nous le cherchâmes sans succès sur place. Il n'y était pas. Pensant qu'il avait pu aller très loin, je pris la voiture et décidais d'aller observer tous les troupeaux pour le retrouver. A plus de 2 km de là un groupe de daims qui n'avait pu ni voir ni entendre le tir, fuya à la vue de la voiture dans la plus grande terreur. De ce jour nous n'avons jamais plus pu approcher facilement les daims. Ils savaient, comment ? Les animaux communiqueraient-ils entre eux par des moyens inconnus ?
Pour avoir souvent tué un animal dans un groupe, je sais qu'au bout d'un moment les autres remarquent sa disparition, et envoient l'un des leurs pour contrôler. Ce savoir m'a permis - avec un ami - de tuer deux mouflons d'un même groupe à quelques instants d'intervalle dans les Cévennes.Les animaux peuvent ressentir de la frustration qui les rend méchants, ils connaissent l'ennui et éprouvent tout comme nous le besoin de le rompre par des jeux.
Presque tous les animaux de mon Domaine, mais surtouts les cerfs et les antilopes adoraient organiser des courses poursuites sans autre but que s'amuser et jouir de la vie. Leur course dans les étangs faisant jaillir des gerbes d'eau irisées par le soleil, c'était magnifique à voir ! Il n'y a pas que les jeunes qui jouaient, les adultes aussi.
Les animaux sont télépathes. Ils perçoivent les intentions émotionnelles dangereuses pour eux. Les Indiens disent qu'à la chasse, il ne faut pas penser : ils ont raison.
En Alsace, en juillet, placé sur un hortsitz (siège haut) dans un châtaignier à 6 mètres de hauteur, j'observais plus d'une heure, pendant une nuit sombre, un sanglier qui mangeait du maïs sous moi. Je me demandais s'il s'agissait d'un mâle ou d'une femelle. Quand la lune se leva enfin, je vis qu'il s'agissait d'un mâle. Je pris la décision de le tuer. Instantanément et avant que j'ai bougé - ou à peine esquissé le geste très lent de prendre ma carabine - le sanglier fit un saut prodigieux pour plonger dans la sécurité de la sapinière dense. Je l'entendis s'éloigner au trot et disparaître derrière la crête. Pas un bruit - pas une odeur - pas un mouvement - pas une présence - pas un animal dans cette forêt sèche et bruyante, rien ne pouvait expliquer sa soudaine frayeur, hormis qu'il a "su". Quand j'ai émis la pensée de le tuer, ce sanglier a pu percevoir ma présence. J'ai aussi vu - pas très fier - un lion charger en poussant un rugissement terrible notre fragile affût de paille en Centrafrique. Heureusement ce lion voulait seulement nous intimider, et nous faire savoir qu'il nous savait là. Pas plus que le sanglier il n'aurait pu nous voir, nous entendre ou nous sentir. J'ai fait cette observation si souvent qu'il n'est pas permis de douter que les animaux ont des sens inconnus.IIs connaissent l'angoisse et ont parfaitement conscience de la mort, non seulement la leur, mais aussi celle des autres.
Sur le domaine j'avais un cheval en liberté, très gentil au début. Puis un jour il me vit tuer un daim, qu'il alla observer longuement. Je le laissais faire. Depuis ce jour là il devint dangereux : aussitôt qu'il me voyait, ou une autre personne avec un fusil, il chargeait furieusement. Quand cela se produit la nuit dans votre dos, l'effet est saisissant je vous l'assure ! Mes clients échaudés en avaient peur, mais je ne me résolu pas à m'en séparer et me dit qu'après tout cela ajoutait du piquant à la chasse.
Ne voulant pas être plus rasoir que je ne l'ai déjà été, je me limite, à regret, à assez peu d'exemples justifiant mon opinion, mais j'en ai des centaines d'autres à votre disposition ! Le nombre et la qualité des faits que j'ai vus ne permet pas le doute. Il suffit d'observer les animaux pour se convaincre qu'ils sont des personnes et donc que, tout comme nous, ils ont le droit de vivre et d'être respectés.
Nota : si le comportement animal vous intéresse lisez " Les merveilles du comportement animal " de National Geographic Society, chez Flammarion.
Ces enseignements que la nature nous donne, nous obligent à remettre en cause notre vision du monde et l'organisation économique de la société qui en découle, car tout est vivant, car tout a un esprit d'une nature identique au nôtre, car toutes les formes de vie ont - selon moi - le droit d'évoluer d'elles-mêmes vers leur destins propres.Il convient de remarquer que l'homme chasseur - qui respecte ses proies et ne tue que ce qui lui est strictement nécessaire - participe comme les autres prédateurs d'un équilibre naturel dont il n'entrave pas l'évolution par la mise en captivité des animaux, contrairement à ce que font l'homme paysan et le citadin (8). S'arroger le droit de soustraire, un animal quelconque, à son milieu naturel pour le domestiquer est déjà en soi une grave nuisance pour la biodiversité: j'en veux pour preuve que les chevaux sauvages, les dromadaires sauvages, les ânes sauvages, et les éléphants sauvages d'Asie sont pratiquement disparus de leur milieux respectifs du seul fait des captures en vue de les domestiquer.
La domestication est en soi un viol des lois naturelles, et devient un processus fondé sur l'irrespect, si elle ne constitue pas une association réciproquement bénéfique entre l'homme et l'animal. Remarquons clairement d'emblée, que le fait d'élever un animal - c'est à dire de le nourrir et d'en prendre soin - n'est acceptable que si l'animal, qui partage sa vie avec l'homme et le sert - que ce soit comme collaborateur, ami, monture, ou fournisseur de nourriture par son lait ou ses oeufs - est aimé et respecté comme un membre de la famille.
Tandis que l'élever, et donc faire naître en lui de l'amour pour son maître, dans le but de le tuer ensuite pour le manger, ou bien pis encore: le faire vivre avant sa condamnation à mort dans la captivité étroite des élevages en batterie, sont des monstruosités intolérables, même si elles sont couramment admises par des humains ayant actuellement aussi peu de coeur que de cervelle.
Cette gravure rupestre, de Cueva dels Cavalls à Tirig Castellon en Espagne, dépeint de façon très vivante une battue de cerfs telles qu'elles furent organisées il y a plus de 12 000 ans par ces chasseurs, dont je note qu'ils sont armés d'excellents arcs réflexe à double courbure - ce qui se déduit de leur forme et de la bonne pénétration de leurs flèches - ce qui implique qu'ils avaient déjà acquis la maîtrise de cette technologie très complexe qui associe le bois, la corne, la colle, et les tendons.Le fait que les animaux aient été rabattus avec précision sur eux, est démontré par les deux flèches plantées dans le train arrière du faon, car elles ne peuvent avoir été tirées que par un ou des traqueurs. Autant le chasseur qui essaye de tuer un animal sauvage inconnu, et ayant toutes ses chances de lui échapper, se conforme à l'ordre naturel du monde (9), autant le paysan qui égorge le pauvre cochon qu'il a caressé et élevé depuis que ce dernier était tout petit, commet un acte de trahison abominable envers lui. C'est du reste pour cela que moi chasseur n'ai jamais pu tuer ne fut-ce que l'une de mes poules.
A l'état originel la Nature est un garde manger perpétuellement renouvelable sans investissement, ni travail, dans lequel les chasseurs - homo érectus, puis homo sapiens - ont puisé deux millions d'année - au moins - sans jamais l'épuiser, tandis que l'anti-civilisation - née avec l'invention des socs de charrue métalliques - que nous avons édifiée il y a à peine 7 mille ans est déjà sur le point de s'éteindre pour l'avoir détruite.
En conséquence - et dans la mesure où il n'est jamais trop tard pour bien faire - nous nous devons de tout respecter et d'agir désormais avec le moins de violence possible envers les autres formes de vie, comme le faisaient les amérindiens (10). Notre propre destinée en dépend, car nos offenses sont lourdes de conséquences pour l'humanité et notre destinée individuelle.
Il n'est que temps de nous purifier de ces erreurs multimillénaires.
Nota :Vous me rétorquerez: "c'est un chasseur qui parle ainsi ! ". Oui ! mais le chasseur que j'étais ignorait ce que sait l'homme que je suis devenu aujourd'hui. Bien qu'ayant toujours chassé avec respect des animaux, je sais que s'il était légitime pour moi de le faire quand j'apprenais, cela ne l'était plus ensuite: quand j'ai tué pour le plaisir des distractions et des émotions que procurent la chasse. Pour moi, (mais non pour vous, qui n'avez pas encore chassé et devez apprendre), aujourd'hui tuer ne serait légitime que pour manger, apprendre encore, ou pour me protéger.(8) Lesquels par une monstrueuse inversion de leur pensée d'un illogisme absolu, le condamnent pour sa "cruauté".
(9) Et il s'y conforme d'autant plus que toutes les sociétés de chasseurs se fixaient à elles-mêmes, en cas de besoin, des quotas d'abattage précis. Les sioux ayant même instauré une police de la chasse pour - entre autre - les faire respecter: "les guerriers chiens".
(10) Source www.autochtones.com :
"À l'intérieur du cercle, l'Homme reconnaît qu'il est sur un pied d'égalité avec les espèces animales et que tous, humains et animaux, partagent les mêmes contraintes biologiques. De plus, l'homme est conscient de la part importante des animaux dans son mode de vie et dans son alimentation. C'est pourquoi, il doit être humble face aux animaux et démontrer de la générosité et de la réciprocité dans ses relations avec ces mêmes espèces animales. C'est une question d'équilibre et d'harmonie avec les animaux et l'environnement.
L'animal ayant une âme, c'est en s'adressant à elle que se fera la communication de l'homme avec l'animal. L'homme peut entrer en contact avec les animaux et pénétrer leur âme par des moyens spirituels, tels le jeûne, les médecines et les rituels. Pour sa part, l'animal établit le contact avec l'homme par le moyen des rêves et des visions. L'homme aura ces rêves et ces visions en s'imposant des épreuves et des privations qui feront grandir sa spiritualité.
À la suite d'un rêve ou d'une vision présentant une signification personnelle ou sociale, il arrivait que les Autochtones mettaient tout en oeuvre pour accomplir le rêve dans ses moindres détails. De cette façon, l'âme ne demeurait pas insatisfaite et ne saurait être la cause de maladies ou de malchances à la chasse et à la guerre. Lors des cérémonies, des rituels et des festins, des villages entiers étaient parfois mis à contribution pour satisfaire un rêve commandé par l'âme d'un animal.
La chasse et la pêche étaient des occasions privilégiées pour entretenir les relations avec les animaux. Pour maintenir des liens harmonieux, les chasseurs devaient poser des gestes de remerciement et mettre en oeuvre des rituels chargés de sens et de spiritualité. À travers ces rituels, les chasseurs devaient avant tout assurer l'animal que sa mort était nécessaire pour la survie des familles et de la communauté.
Réunis autour du feu, les chasseurs jetaient du tabac sur les braises pour rendre hommage aux animaux. De plus, ils faisaient attention de ne pas jeter les os des carcasses d'animaux dans le feu, afin de ne pas insulter l'âme de ces animaux morts. Enfin, ils prenaient bien garde que la graisse de l'animal en train de cuire ne tombe pas dans le feu. De cette façon, les animaux vivants, mis au courant de ces faits par les âmes des animaux morts, n'exerceraient pas de représailles contre les chasseurs et se laisseraient attraper lors des prochaines expéditions de chasse.
Les traditions et les rituels exigeaient aussi de faire attention de ne point jeter de nourriture et de récupérer toutes les parties de l'animal. Chez un cervidé, par exemple, la viande, les os, la peau, les poils, les nerfs, les sabots et le panache servaient à l'alimentation, l'habillement, la fabrication des outils, la décoration, etc. C'était une question de respect envers l'animal. Dans la tradition autochtone, la chasse représentait, et représente toujours, un exercice de spiritualité traduisant un profond respect des ressources naturelles.
Également dotés d'une âme, les poissons faisaient l'objet de rites sacrés. Avant une excursion de pêche, des offrandes de tabac étaient faites aux poissons et à l'âme de l'eau, pendant qu'un orateur exhortait les poissons à se laisser capturer dans les filets des pêcheurs. Lors des repas, le rituel conseillait de jeter les arêtes de poissons dans l'eau et non pas dans le feu, de façon qu'avec ce retour dans leur élément, les poissons mangés n'aient pas le sentiment de mourir.
Règle générale, les offrandes et les remerciements adressés aux animaux, sur une base fréquente, les disposaient favorablement envers les humains. En contrepartie, les chasseurs et les pêcheurs pouvaient bénéficier de visions et de rêves plus clairs et plus explicites.
Outre la chasse et la pêche, les animaux sont aussi très présents dans l'imaginaire, dans les contes et dans la tradition orale des nations. Les animaux étaient également vénérés parce qu'ils étaient la source d'enseignements , alors que leurs comportements et leurs attitudes étaient relevés, imités et cités comme modèle. Au niveau des valeurs, des exemples de vaillance, de courage, de détermination et de règles de conduite étaient puisés chez les animaux et servaient à l'éducation des plus jeunes au sein des communautés. Enfin des noms d'animaux étaient donnés aux clans qui formaient la structure sociale de plusieurs nations.
Il a fallu des siècles, pour ne pas dire des millénaires, pour que se tissent ces liens privilégiés entre les Autochtones et les animaux. Ces relations homme-animal font partie intégrante de la spiritualité des nations et elles sont un éloquent témoignage de la culture ancestrale des Autochtones d'Amérique du Nord. "
Crédits :Livre album "Image du chevreuil" - ISBN 2.904485.00.7 - (Futaie et brocard, et trophée record de france.)Livre album "Le brâme" par Jean Luc Duvivier de Fortemps. (Joute de cerfs, futaie, écureuil, pic-vert, champignon, toile d'araignée.)
Livre album "La chasse au Grand Gibier en Europe centrale et méridionale" Edita (Capra Hispanica dans la neige)
Livre album "Histoire Mondiale de la Chasse" de François Edmond Blanc (tigre bondissant dans la jungle du terraï.)
Livre album " Dessins de chasse " de l'admirable artiste Rien Poortvliet.
Louis Trémellat (Lion).
Source web, auteurs inconnus (aigle héraldique, baleine mégaptère, lynx, grenouille géante, chimpanzé, gorille, oryctérope, babiroussa vivant.)
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Updated september 12, 2005