Lisez L'Avertissement Légal et les Conditions D’Usage avant votre lecture du site.

sens-de-la-vie.com vous permet de vérifier le niveau de fiabilité des informations que vous y lirez en placant la flèche de votre souris sur l'un de ces symboles qui sont - ou seront - en tête de chaque page, pour connaître leurs significations, mais aussi en vous invitant à vérifier vous-même les sources qui sont toujours indiquées soit dans les textes, soit dans les liens. Vous êtes invité à y réfléchir, sans que jamais il ne vous soit demandé de croire.

Le regard juste qui est le fruit d'une expérience directe.Le fruit d'une déduction logique.Une information de source probablement sure. La fiabilité de la ou des source(s) ne peut pas être garantie.


| L'Esprit du site | Pourquoi ce site ? | Rechercher | Thèmes | Notre Mouvement | Devenez Partenaire | Sommaire d'Hypatia | Editorial |

Hypatia - symbole de sens de la vie  - vécu il y a 16 siècles. Elle fut philosophe et mathématicienne, la personnalité la plus marquante de l'ère de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie.

HYPATIA

Page 7 sur 18

L'Antique

Religion

des HOMMES LIBRES

Hypatia, un site pour percer le brouillard de l'ignorance. (Ampéwi Nunpa)

 Depuis le 18 nov 2001 vous êtes la ème visite de sens-de-la-vie.com (Site et Forum).

Une information de source probablement sure.
Libérez votre esprit du conditionnement de tous les pouvoirs.

L'Histoire oubliée des Européens

ou le passé dissimulé.

 Sommaire

Introduction pour retrouver nos assises.

Retrouvons la mémoire de l'ancienneté de nos origines.

La religion des Hommes libres.

La vision d'Édouard Schuré sur l'épopée des races humaines et l'origine de la religion.

La mission civilisatrice de Rama.

Le Roi Rama guide son peuple, l'exode et la conquête.

Le Testament du Grand ancêtre des Européens.

La Religion Védique.

Une réflexion sur l'occident en guise de conclusion..

Introduction

" pour retrouver nos assises "

Reconstitution du Phare d'Alexandrie.

Le sujet de cette page est un sujet doublement tabou.

En effet, après l'incendie en 49 avant J.C de la Grande Bibliothèque d'Alexandrie - qui entraîna la perte irrémédiable de 400.000 rouleaux de papyrus dans toutes les disciplines scientifiques -, la fermeture des Universités païennes au VI ème siècle par l'Empereur Justinien, l'interdiction de la lecture et la destruction de tous les documents anciens par les chrétiens, notre histoire fut totalement occultée et oubliée. Même si elle fut retrouvée au XV ème siècle, notamment grâce aux arabes ayant traduits beaucoup d'ouvrages grecs, ce ne fut que très partiellement car ne concernant, en somme, que le monde de l'antiquité méditerranéenne. De plus l'Église catholique maintint ses efforts pour que ces connaissances demeurent ignorées. Là est l'origine du premier tabou.

Le second tabou provient de ce que les historiens qui participèrent au XIX ème siècle aux recherches sur ce passé oublié , donnèrent - sans doute involontairement - des assises à divers mouvements européens qui allaient développer le concept de supériorité des Indo-Européens sur les autres peuples, et ainsi donner naissance au XX ème siècle en Allemagne au National Socialisme dont on connaît les conséquences et les atrocités. Après la Seconde Guerre Mondiale il devint par simple consensus interdit d'évoquer certains de ces auteurs et leurs ouvrages.

Toutefois les découvertes scientifiques faites dans la seconde partie du XX ème siècle démontrèrent une chose étonnante: l'antériorité de la civilisation européenne des mégalithes sur celle des constructeurs des pyramides d'Égypte, et donnèrent à penser que les Celtes étaient indigènes de l'Europe.

Ces faits incontestables, nous permettent aujourd'hui d'esquisser ce que fut notre passé probable, ce qui ne peut que passionner tout honnête chercheur, et nous passerons donc outre aux lobbies et aux tabous qui prétendent nous empêcher de retrouver nos racines.

Préambule

Nous sommes nombreux à avoir remarqué la recrudescence des emprises éhontées du New Âge et la facilité avec laquelle les gens se font prendre au piège, même les plus éclairés parfois, par les gourous et channels - en tout genre - dénoncés à la page précédente sur L'Harmonie et ses obstacles.

En fait, au cours de la seconde moitié du XX ème siècle, ces deux phénomènes concomitants qu'ont été l'effondrement du Christianisme associé à son corollaire le développement de la pensée matérialiste, et le déplacement des populations rurales vers les mégalopoles (qui a détruit le bon sens terrien d'autrefois) ont laissé le champ libre à n'importe quelle croyance, aussi absurde soit elle, d'où la prolifération des sectes: C.Q.F.D.

Cela a coupé les gens de leur sens antérieur du Sacré, mais celui-ci étant un constituant de la nature humaine tend actuellement à se reconstituer sur des constructions mentales qui sont toutes artificielles dès lors que l'humanité occidentale est totalement coupée de ses racines ethniques, de ses racines tribales, et de la nature notre Mère.

A mes yeux la Nature a fait naître sur chaque continent et dans chaque écosystème, une faune, une flore, et une humanité spécifique. Chacune de ces humanités différentes, fruit d'un milieu précis, avait créé à la fois les techniques, l'architecture, les modes de vie, et la spiritualité les mieux adaptés à cet ensemble, c'est pourquoi les anciennes cultures purent défier les millénaires.

Hélas, les tribulations amenées par le christianisme ont conduit à la destruction volontaire par les prêtres catholiques de toutes les connaissances et traditions anciennes, provenant en Occident tant des cultures Grecques ou Latines que Celtiques, et donc pour retrouver nos assises,

le bon sens élémentaire serait de commencer par retrouver la mémoire de qui nous fûmes,

et qui nous fut inspiré par la Terre qui nous fit naître.

Cette connaissance est indispensable à diffuser, car la majorité d'entre les européens croient encore aux mensonges officiels sur la brute des cavernes des forêts européennes aux temps des brillantes civilisations mésopotamiennes, dont - ô paradoxe de première grandeur - la toute première, Sumer, fut probablement créée par nos ancêtres et ce plusieurs millénaires après les débuts de la civilisation des mégalithes ! Ce que tous les historiens, ou presque, escamotent délibérément au nom de l'orthodoxie de la pensée chrétienne.

(Ce n'est que vers - 2875 avant J.C que le pays indo-européen de Sumer tombe aux mains des sémites venus des régions d'Akkad)
Dans le même esprit la sagesse serait que les blancs dispersés, du fait de leur colonisation, sur des terres qui ne sont pas les leurs, s'inspirent partout des cultures et de la spiritualité indigène. Les blancs, les noirs, et autres peuples étrangers d'Amérique par exemple, ne pourront - selon moi- ne rester durablement sur ce continent que s'ils deviennent eux-mêmes amérindiens d'esprit et de coeur.

Enfin si cette page est consacrée aux Européens, il reste que la même démarche devrait être entreprise par chaque peuple, car le christianisme à occasionné la même destruction partout, sauf dans certains pays d'Asie.

 

L'Histoire oubliée des Européens.

I Retrouvons la mémoire de l'ancienneté de nos origines.

Voici quarante ans que le radiocarbone, en les vieillissant de 1 000 à 3 000 ans, affirme que les premières cultures de l'Europe ont précédé, de beaucoup, l'essor des civilisations d'Égypte et de Mésopotamie.

Il n'est donc plus possible de baser la préhistoire sur le postulat " Ex Oriente Lux ", par lequel la lumière de la civilisation s'était propagée depuis le merveilleux Proche-Orient, d'autant plus tardivement et médiocrement qu'on s'en éloignait.

C'est pourtant cette conception qui constitue encore la toile de fond des publications accessibles au grand public, laissé dans l'ignorance du rôle majeur qu'a joué l'Europe dès le VII ème millénaire av. J.-C et sans doute bien avant.

" Si le radiocarbone fait remonter vers - 9 000 av. J.C. les débuts de la vie collective en Palestine (Jéricho), puis à - 6 500 av. J.C l'extraordinaire civilisation urbaine d'Asie Mineure (Çatal-Höyük), on évoque moins qu'il montre aussi leur dépérissement. En effet, vers - 5 000, il n'existait plus de civilisations organisées qu'en Europe. En deux Europes faut-il dire, dont le destin fut incroyablement différent."
Tragique destin de l'Europe de l'est
"A l' Est, depuis l'invention de la métallurgie du cuivre vers - 5 000 (les trésors de Varna), la vallée du Danube n'a cessé de voir ses brillantes initiatives anéanties par des migrations successives. Le radiocarbone étale sur trois mille ans ces " invasions indo-européennes " d'origine si controversée.

Nordiques (-4 600), Peuples aux Haches de combat (-3 600), Indo-européens (-2 600), Peuples de la Mer (-1 300), répètent leur scénario de dévastations suivies de Renaissances. Les paisibles paysans des immenses régions nordiques, chassés par le froid, et de plus en plus mal accueillis, furent contraints de s'organiser en guerre. On ne naquit pas indo-européen, on le devint par nécessité. Comment en vouloir à ces pauvres gens ? Mais aussi quel contresens d'en tirer gloire ! Il fallut chaque fois quatre cents ans pour en relever les ruines ! " 

L'Empire mégalithique

 

Par un saisissant contraste, l'Europe occidentale connut trois mille ans, ou plus, de paix immuable, sous l'égide de ce qu'il faut bien appeler l'Empire mégalithique.
Pourquoi ces mégalithes ?

Pourquoi près de l'Océan ?

Pourquoi ces orientations astronomiques ?

Pourquoi cette sagesse de moeurs des maîtres d'un si vaste empire ?

" Les tribus aventurées sur les terres exondées par la glaciation, durent s'unir pour endiguer la montée des eaux, acquérant l'esprit de solidarité, le goût des grands travaux et le souci d'assurer à leurs morts des sépultures indestructibles, les mégalithes. Leur repli s'arrêtera vers - 6 000 avec la montée des mers, tout au long des côtes occidentales, où les archéologues s'étonnent de plus en plus de l'absence d'armes, de fortifications, de ces "tombes royales " où, ailleurs, tant de potentats se faisaient enterrer avec leurs trésors. "

Extrait de : http://www.doggerbank.com/prehistoire.html

 

"Les origines de l'Homme", Time Life.

" On reste confondu devant le travail que représente l'érection de tous ces monuments. Faire glisser sur des troncs d'arbres une dalle de 300 tonnes à la face inférieure pleine de bosses et d'aspérités sur plusieurs kilomètres en franchissant ravins et rivières, puis la hisser sur un plan incliné est une tâche pour le moins ardue ! Pour mener à bien de si extraordinaires travaux, les hommes de l'époque devaient être nombreux et soumis à une organisation sociale structurée et hiérarchisée. On ne réalise pas de telles entreprises sans qu'elles aient été prescrites par un clergé influent, décidées par un gouvernement sachant faire respecter ses ordres et exécutées par des ouvriers disciplinés et animés d'une foi ardente. Les vestiges édifiés au V ème millénaire av. JC en France par le peuple européen bâtisseur des mégalithes prouvent que ce peuple était de loin le plus évolué de son époque.

D'énormes travaux "publics", comme ceux que l'on peut voir, supposent un pouvoir politique fort et une culture déjà très ancienne."... " Depuis la dernière guerre, on a découvert près de Carnac des outils de pierre taillée remontant à l'Acheuléen inférieur, c'est-à-dire vieux de quelques 350 000 ans. Récemment ont été découverts d'autres traces de présence humaine vieilles de 400 000 ans."

http://www.bzh.com/keltia/galleg/histoire/megalith/pb-edif.htm

Note du webmestre: les premières pyramides ont été édifiées 2000 ans plus tard.

D'autre part l'identité technique des monuments mégalithiques - qui vont de l'île de Malte et l'Andalousie, jusqu'à l'Irlande et le nord de l'Écosse - suggère la puissance d'une grande civilisation unique, dirigée par une caste religieuse puissante et ayant à son service des populations nombreuses. Sinon comment auraient-ils pu ériger ces monuments ?

Une antichambre souterraine, dont les murs de rochers sont sculptés en élégants piliers, donne accès à un porche au coeur du sanctuaire de l'Hypogèe de l'un des temples funéraires de Malte. Est-ce que cela correspond à l'idée que vous vous faisiez de l'architecture de l'âge de la pierre ?

Cette boucle de ceinturon (7,5 x 7,5 cm), ce pectoral (21 cm), et ce pommeau de dague (5cm) en or ciselé finement, proviennent d'une tombe du Dorset en Angleterre du Sud. Est-ce que cela correspond à l'idée que vous vous faisiez des bijoux de l'âge des Mégalithes ?

 

Bref, il faut admettre l'existence, vers - 6 000 avant JC et sans doute bien plus, d'un vaste Empire mégalithique aux mœurs uniques dans l'histoire et qui fut d'un rayonnement extrêmement vaste.
 

II Connaissons la Religion de nos origines.

La religion des hommes libres.

par Hans F.K. Günther

La fiabilité de la ou des source(s)  ne peut pas être garantie.

Mise en garde:

"Hans Friedrich Karl Günther (1891-1968) :

Dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres, ce raciologue völkisch (populiste-raciste) est l'auteur de véritables best-sellers raciologiques. Son œuvre constitue la principale référence de l'anthropologie raciale des nazis. Il collaborera lui-même aux «recherches» de l'Institut de Francfort sur les questions juives. Sa doctrine inspire enfin l'idéologie officielle du IIIe Reich."

Réf. http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_1409_p0.html

Les théories racistes nées en Europe à cette époque sont bien évidemment erronées (sans parler de leurs conséquences) car l'on sait aujourd'hui que l'évolution des races humaines, ne peut pas s'expliquer uniquement par la génétique. Le facteur dominant est un facteur culturel, ce qui peut difficilement être mis en doute. La race n'est rien (ou très peu de choses), la culture est tout ! Ou presque car nous ne connaissons pas encore ce que sont toutes les influences qui font de nous, ce que nous sommes.

Ceci étant dit, ce Karl Günther a néanmoins dit des choses intéressantes sur l'histoire des religions, voyons de quoi il s'agit.

 

Tout d'abord, il convient de savoir que la religiosité originelle des Européens ne dérive d'aucune espèce de crainte, que ce soit la crainte de la divinité ou la crainte de la mort.
 
Les paroles d'un poète romain du Bas-Empire, signalant que la crainte fut jadis la matrice des dieux (Statius, Thebais III, 661 : primus in orbe fecit deos timor) ne révèlent d'aucune façon la sensibilité religieuse indo-européenne. La «crainte du Seigneur» (cf. Proverbes, Salomon, IX, 10; Psaume, 111, 30) n'a jamais constitué le commencement de la sagesse ou de la foi, dans les pays où s'est déployée librement la religiosité indo-européenne.

" Une telle crainte, génératrice de religiosité, ne pouvait survenir chez les Indo-européens car ceux-ci ne se percevaient pas comme les «créatures» d'une divinité et ne concevaient pas le monde comme une «création», comme l'oeuvre d'un dieu créateur, commencée à un début hypothétique des temps.

 

Pour l'Européen, le monde est davantage un « ordre intemporel », dans lequel tant les dieux que les hommes ont leur place, leur temps et leur fonction. L'idée de création est orientale, principalement babylonienne, tout comme l'idée d'une «fin du monde» (venue d'Iran mais non de l'esprit indo-iranien), avec un «jugement» inaugurant un Règne de Dieu, au cours duquel tout sera transformé de fond en comble.

" Les Indo-européens croyaient, devinant ainsi par anticipation les connaissances et les présupposés de la physique et de l'astronomie modernes, à une succession sans début ni fin de naissances et de déclins de mondes, à des crépuscules de dieux suivis de rénovations de mondes et de panthéons; l'Edda et la Völuspa décrivent ce sentiment de manière particulièrement poignante.

Les Indo-européens croyaient donc en des cataclysmes successifs (ainsi que les dénommaient les Hellènes) qui seraient suivis de nouveaux dieux et de nouveaux mondes. En Iran, sous l'influence des croyances proche-orientales, est née, de l'idée de succession de naissances et de déclins de mondes, la représentation d'une unique fin du monde à venir; d'une fin du monde qui serait précédée de la venue d'un «Sauveur» (Saoshyant) et accompagnée d'un «jugement». Venue d'Iran, cette vision religieuse se serait implantée dans le monde judaïque en déclin.

Dans les sphères de civilisations où l'homme ne perçoit pas le monde comme une création, comme c'est le cas chez les Européens, et ne conçoit pas Dieu comme un créateur, le sentiment d'être une créature, liée et déterminée par la volonté d'un créateur, ne pouvait en aucune façon marquer la religiosité et imprégner essentiellement la piété. De ce fait, ne pouvait se manifester ici aucune religiosité qui aurait perçu l'homme comme un esclave soumis à un Dieu absolu.

La soumission servile de l'homme à Dieu est une caractéristique des peuples de langues sémitiques. Les noms de Baal, Adon, Melech (Moloch), Rabbat et autres désignent des avatars d'un Dieu absolu devant lequel se prosternent, le front collé au sol, des hommes-esclaves: ses créatures.

Pour l'Indo-européen au contraire, honorer Dieu, prier une divinité, c'est encourager et cultiver toutes les impulsions nobles de l'homme: le Romain utilisera le verbe colere, et le Grec le verbe therapeuein.

Dans les langues sémitiques, le terme «prier» dérive de la racine abad qui signifie «être esclave». Hanna (1. Samuel, 1, 11) demande à Yahvé, au départ dieu de la tribu des Hébreux, de lui offrir un fils, à elle, son esclave; David se définit lui-même (2. Samuel, 7, 18) comme un serviteur de son Dieu, tout comme Salomon (2. Rois, 3, 6). C'est la crainte, la terreur, qui constitue l'essence de Yahvé (cf. 2. Moïse, 23, 27; Isaïe, 8, 13).

Les Indo-européens n'ont jamais perçu leurs dieux de cette manière. Les Hymnes à Zeus de stoïcien Cléanthe d'Assos (331-233), dont Paul de Tarse s'est inspiré afin de s'adapter au mental hellénique, contredit radicalement la religiosité exprimée notamment dans le Psaume 90.

Dans le christianisme également, l'attitude du croyant devant Dieu se désigne très souvent par l'adjectif humilis, montrant par là que l'humilité, le sentiment de servilité constitue le noyau ultime de cette religiosité.

Une telle attitude n'est en rien Européenne ; elle dérive d'une religiosité orientale.
Parce qu'il n'est pas «serviteur» ou «esclave» d'un Dieu jaloux et absolu, l'Indo-européen ne prie généralement pas à genoux ou ployé en direction de la terre, mais debout avec le regard tourné vers le haut, les bras tendus vers le ciel.

Comme un homme total, à l'honneur intact, l'Indo-européen honnête (honestus : homme de rectitude en latin) se tient debout devant son Dieu ou ses dieux. Toutes les religiosités qui voudraient ôter quelque chose à l'homme, afin de le diminuer par rapport à une divinité devenue toute-puissante et opprimante, sont non-indo-européennes.

Toute religiosité qui considère l'une ou l'autre partie du monde ou de l'homme comme dépourvue de valeur, comme inférieure ou «souillante», toute religiosité qui cherche à «racheter» l'homme et à le préparer pour des valeurs «supra-terrestres» ou «supra-humaines» n'est pas authentiquement indo-européenne. Chaque fois que «ce monde» se voit désacralisé au profit d'un «Autre Monde», supposé contenir le «Bien éternel», nous quittons le domaine de la religiosité indo-européenne. La religiosité indo-européenne est en conséquence une religiosité de «l'ici-bas», de l'immanence. Toutes les formes dans lesquelles elle s'exprime l'attestent. "

" C'est pourquoi il nous est très difficile de comprendre correctement la grandeur de la religiosité indo-européenne, car nous sommes habitués à mesurer toute religiosité par rapport aux valeurs et formes d'expression de religiosités essentiellement non-indo-européennes."

La plupart des critères par lesquels nous jugeons les religiosités dérivent d'univers mentaux étrangers à l'européanité, généralement orientaux; ce sont surtout les christianismes primitif et médiéval qui président à nos approches des autres religiosités. Notre évaluation de la religiosité indo-européenne en pâtit ipso facto; c'est en fait comme si nous tentions d'expliquer la structure linguistique des parlers indo-européens au moyen de ces mêmes éléments qui se sont avérés pertinents pour expliquer les structures linguistiques des langues sémitiques. Ainsi nous sommes habitués à ne voir véritable religiosité que dans une religiosité de l'au-delà et à considérer toute religiosité de l'en-deça (de l'immanence) comme quelque chose de lacunaire ou de sous-développé ou de n'y voir qu'une étape en direction de quelque chose de plus accompli.

" Les représentations d'essence judéo-chrétienne, imposées à nos peuples, nous empêchent en conséquence de reconnaître la grandeur et la noblesse de la religiosité indo-européenne. Cet handicap est si prononcé que même dans les travaux scientifiques qui ont pour objet de comparer les religions, les conceptions religieuses indo-européennes sont considérées comme inférieures en importance parce que l'auteur, généralement, utilise des critères de comparaison calqués sur les valeurs orientales. Cette remarque vaut particulièrement pour un texte de Rudolf Otto, Das Heilige. La grandeur et la plénitude du monde spirituel indo-européen demeurent donc largement méconnues. "

" Quiconque cherche à mesurer une quelconque religiosité par rapport au degré d'abaissement que s'inflige l'homme devant la divinité; quiconque veut évaluer une quelconque religiosité à la manière dont elle juge combien «ce monde» doit apparaître problématique pour l'homme, [monde] dépourvu de valeur ou «souillé» face à «l'autre monde»; quiconque tente de jauger une quelconque religiosité par la façon dont elle pose l'homme essentiellement comme «cassure» entre un corps périssable et une âme indestructible, entre la chair (sarx) et l'esprit (pneuma), trouvera effectivement que la religiosité des Indo-européens est pauvre et élémentaire. "

Les dieux d'une part, et les hommes d'autre part, ne sont pas, chez les Indo-européens, des êtres incomparables, éloignés les uns des autres. Et certainement pas chez les Hellènes. Les dieux y apparaissent comme des hommes immortels, à «grandes âmes» (cf. Aristote, Métaphysique, III, 2, 997b), et les hommes, s'ils sont des descendants bien nés de tribus nobles et illustres, possèdent en eux quelque chose de divin et peuvent prétendre représenter, avec leur famille et tribu, une part du divin: «Agamemnon, pareil aux dieux». Dans la nature même de l'homme - la divinité le veut - résident des potentialités qui lui permettent quelquefois d'apparaître comme diogenes, c'est-à-dire issu des dieux. C'est pourquoi tous les peuples indo-européens ont tenté, littéralement, d'incarner les valeurs aristocratiques et populaires dans leurs familles; c'est ce que les Grecs nommaient la kalokagathia.

La religiosité indo-européenne n'est nullement servitude ; elle n'implique nullement les pleurs de l'esclave foulé aux pieds devant son maître inaccessible et impitoyable, mais bien l'accomplissement dans la confiance d'une réelle communauté englobant et les dieux et les hommes. Platon parle dans son Banquet (188c) d'une «communauté (philia) réciproque entre les hommes et les dieux». Le Germain, lui, savait qu'une amitié le liait à son dieu, son fulltrui (celui en qui il avait pleine confiance). Chez les Grecs de l'Odyssée (24, 514), on retrouve la même confiante certitude dans l'expression theoi philoi (dieux-amis). Dans la Baghavad-Gita des Indiens (IV, 3), le dieu Krishna nomme l'homme Arjuna son ami. La plus haute divinité est honorée, comme Zeus, en tant que « père des dieux et des hommes », en tant que père selon l'image du maître de logis dans les grandes fermes ; tel est Zeus Herkeios. Rien de semblable, donc, à un Dieu unique, jaloux et absolu. Le nom même du dieu exprime cet état: chez les Indiens il est Dyaus-pitar [«Père des Cieux»], et chez les Romains il est Jupiter.

Ce texte constitue le Chapitre II du livre de Hans F.K. Günther, Frömmigkeit nordischer Artung, 1934 (traduction française: Religiosité indo-européenne, Pardès 1987). Le titre de ce texte est éditorial.

Extrait de : http://www.angelfire.com/folk/library/gunther_fr.htm

III La vision d'Édouard Schuré sur l'épopée des races humaines

et l'origine de la religion

 

« Le Ciel est mon Père, il m'a engendré. J'ai pour famille tout cet entourage céleste. Ma Mère, c'est la grande Terre. La partie la plus haute de sa surface, est sa matrice ; le Père féconde le sein de celle qui est son épouse et sa fille. »

Voilà ce que chantait, il y a quatre ou cinq mille ans, devant un autel de terre où flambait un feu d'herbes sèches, le poète védique. Une divination profonde, une conscience grandiose respire dans ces paroles étranges. Elles renferment le secret de la double origine de l'humanité. Antérieur et supérieur à la terre est le type divin de l'homme ; céleste est l'origine de son âme. Mais son corps est le produit des éléments terrestres fécondés par une essence cosmique. Les embrassements d'Ouranos et de la grand Mère signifient dans la langue des Mystères les pluies d'âmes ou de monades spirituelles qui viennent féconder les germes terrestres ; les principes organisateurs sans lesquels la matière ne serait qu'une masse inerte et diffuse. La partie la plus haute de la surface terrestre que le poète védique appelle la matrice de la terre désigne les continents et les montagnes, berceaux des races humaines. Quant au ciel : Varouna, l'Ouranos des Grecs, il représente l'ordre invisible, hyper physique, éternel et intellectuel, il embrasse tout l'infini de l'Espace et du Temps.

Dans ce chapitre, nous n'envisagerons que les origines terrestres de l'humanité selon les traditions ésotériques confirmées par la science anthropologique et ethnologique de nos jours.

Les quatre races qui se partagent actuellement le globe sont filles de terres et de zones diverses. Créations successives, lentes élaborations de la terre en travail, les continents ont émergé des mers à des intervalles de temps considérables que les anciens prêtres de l'Inde appelaient cycles interdiluviens. A travers des milliers d'années, chaque continent a enfanté sa flore et sa faune couronnée par une race humaine de couleur différente.

Le continent austral, englouti par le dernier grand déluge, fut le berceau de la race rouge primitive, dont les Indiens d'Amérique ne sont que des débris issus de troglodytes qui gagnèrent le sommet des montagnes quand s'effondra leur continent. L'Afrique est la mère de la race noire appelée éthiopienne par les Grecs. L'Asie a mis au jour la race jaune qui se maintient dans les Chinois. La dernière venue, la race Blanche, est sortie des forêts de l'Europe, entre les tempêtes de l'Atlantique et les sourires de la Méditerranée. Toutes les variétés humaines résultent des mélanges, des combinaisons, des dégénérescences ou des sélections de ces quatre grandes races. Dans les cycles précédents, la rouge et la noire ont régné successivement par de puissantes civilisations qui ont laissé des traces dans les constructions cyclopéennes comme dans l'architecture du Mexique. Les temples de l'Inde et de l'Égypte avaient sur ces civilisations évanouies des chiffres et des traditions sommaires. Dans notre cycle, c'est la race blanche qui domine et si l'on mesure l'antiquité probable de L'Inde et de l'Égypte, on fera remonter sa prépondérance à sept ou huit mille ans.

Cette division de l'humanité en quatre races successives et originaires étant admise par les plus anciens prêtres de l'Égypte. Elles sont représentées par quatre figures à types et à teintes différentes dans les peintures du tombeau de Séti 1er à Thèbes. La race rouge porte le nom de Rot ; la race asiatique, au teint jaune, celui d'Amou ; la race africaine, au teint noir, delui de Halaziou ; la race libyco européenne, au teint blanc, aux cheveux blonds, celui de Tamahou. Lenormand, Histoire des peuples d'orient I.
 

Selon les traditions brahmaniques, la civilisation aurait commencé sur notre terre, il y a cinquante mille ans, avec la race rouge

et ce sur le continent austral, alors que l'Europe entière et une partie de l'Asie étaient encore sous l'eau. Ces mythologies parlaient aussi d'une race de géants antérieure. On a retrouvé dans certaines cavernes du Tibet des ossements humains gigantesques dont la conformation ressemble plus au singe qu'à l'homme. Ils se rapportent à une humanité primitive, intermédiaire, encore voisine de l'animalité qui ne possédait ni langage articulé, ni organisation sociale, ni religion. Car ces trois choses jaillissent toujours à la fois ; et c'est là le sens de cette remarquable triade bardique qui dit : " Trois choses sont primitivement contemporaines : Dieu, la lumière et la liberté . "

Avec le premier balbutiement de la parole naît la société et le vague soupçon d'un ordre divin. C'est le souffle de Jéhovah dans la bouche d'Adam, le verbe d'Hermès, la loi du premier Manou, le feu de Prométhée. Un Dieu tressaille dans la faune humaine. La race rouge, nous l'avons dit, occupait le continent austral aujourd'hui englouti, appelé Atlantide par Platon d'après les traditions Égyptiennes. Un grand cataclysme le détruisit en partie et en dispersa les restes. Plusieurs races polynésiennes ainsi que les Indiens de l'Amérique du Nord et les Aztèques que François Pizarre rencontra au Mexique sont les survivants de l'antique race rouge dont la civilisation, à jamais perdue, eut ses jours de gloire et de splendeur matérielle.
Après la race rouge, la race noire domina sur le globe.

Il faut en chercher le type supérieur dans l'Abyssinien et le Nubien, en qui se conserve le moule de cette race parvenue à son apogée. Les noirs envahirent le sud de l'Europe en des temps préhistoriques et en furent refoulés par les Blancs. Leur souvenir s'est complètement effacé de nos traditions populaires. Ils y ont cependant laissé deux empreintes ineffaçables : l'horreur du dragon qui fut l'emblème de leurs rois et l'idée que le diable est noir.

Note du webmestre: l' "homme de Grimaldi" découvert à Monaco est de race noire, confirmant ainsi les dires d'Édouard Schuré sur la présence de peuples noirs en Europe durant le paléolithique, et au Sénégal, entre Kaolack et Goudiri, ont été découverts les vestiges d'une civilisation mégalithique ancienne de 50 à 150 000 ans (selon une communication du Gouvernement du Sénégal : www.gouv.sn/senegal/prehistoire.html ) qui prouveraient la grande antériorité de la Civilisation Noire sur la Civilisation Blanche.

Les Noirs rendirent l'insulte à la race rivale en faisant leur diable blanc. Au temps de leur souveraineté, les Noirs eurent des centres religieux en Haute-Egypte et en Inde. Leurs villes cyclopéennes crénelaient les montagnes de l'Afrique, du Caucase et de l'Asie Centrale. Leur organisation sociale consistait en une théocratie absolue. Au sommet, des prêtres redoutés comme des dieux ; en bas, des tribus grouillantes, sans famille reconnue, les femmes esclaves. Ces prêtres avaient des connaissances profondes, le principe de l'unité divine de l'univers et le culte des astres qui, sous le nom de sabéisme, s'infiltra chez les peuples blancs (1)

(1) Voir les historiens arabes, ainsi que Aboud_Ghazi, histoire généalogique des Tartares et Mohammed-Moshen, historien des persans- William jones, Asiatic Researches.I. Discours sur les Tartares et les Persans.

Mais entre la science des prêtres noirs et le fétichisme grossier des masses, il n'y avait point d'intermédiaire, d'art idéaliste, de mythologie suggestive. Du reste, une industrie déjà savante, surtout l'art de manier par la balistique des masses de pierres colossales et de fondre des métaux dans d'immenses fourneaux auxquels on faisait travailler des prisonniers de guerre. Chez cette race puissante par la résistance physique, l'énergie passionnelle et la capacité d'attachement, la religion fut donc le règne de la force par la terreur. La nature et Dieu n'apparurent guère à la conscience de ces peuples enfants que sous la forme du dragon, du terrible animal que les rois faisaient peindre sur leurs bannières et que les prêtres sculptaient sur la porte de leurs temples.
Si le soleil d'Afrique a couvé la race noire, on dirait que les glaces du pôle arctique ont vu l'éclosion de la race blanche. Ce sont les Hyperboréens dont parle la mythologie grecque.

Ces hommes aux cheveux roux, aux yeux bleus, vinrent du nord à travers des forêts éclairées de lueurs boréales, accompagnés par des chiens et des rennes, commandés par des chefs téméraires et poussés par des femmes voyantes. Crins d'or et yeux d'azur ; couleurs prédestinées. Cette race devait inventer le culte du soleil et du feu sacré et apporter la nostalgie du ciel. Tantôt elle se révoltera contre lui jusqu'à vouloir l'escalader, tantôt elle se prosternera devant ses splendeurs dans une adoration absolue.

Comme les autres, la race blanche dut se dégager de l'état sauvage avant de prendre conscience d'elle même.- elle a pour signe distinctifs le goût de la liberté individuelle, la sensibilité réfléchie qui crée le pouvoir de sympathie, et la prédominance de l'intellect qui donne à l'imagination un tour idéaliste et symbolique. La sensibilité animique amena l'attachement, la préférence de l'homme pour une seule femme ; de là la tendance de cette race à la monogamie ; le principe conjugal et la famille. Le besoin de liberté , joint à celui de sociabilité, créa le clan avec son principe électif. L'imagination idéale créa le culte des ancêtres qui forment la racine et le centre de la religion chez les peuples blancs.

Le principe social et politique se manifeste le jour où un certain nombre d'hommes à demi sauvages, pressés par une peuplade ennemie, s'assemblent d'instinct et choisissent le plus fort et le plus intelligent d'entre eux pour les défendre et les commander. Ce jour là, la société est née. Le chef est un roi en herbe, ses compagnons, de futurs nobles ; les vieillards délibérants, mais incapables de marcher, forment déjà une espèce de sénat ou d'assemblée des anciens.

Mais comment est née la religion ? On a dit que c'était la crainte de l'homme primitif devant la nature. Mais la crainte n'a rien de commun avec le respect et l'amour. Elle ne relie pas le fait à l'idée., le visible à l'invisible, l'homme à Dieu. Tant que l'homme ne fit que trembler devant la nature, il ne fut pas un homme encore. Il le devient le jour où il saisit le lien qui le rattachait au passé et à l'avenir, à quelque chose de supérieur et de bienfaisant et où il adora ce mystérieux inconnu. Mais comment adora-t-il pour la première fois ?

Fabre d'Olivet fait une hypothèse éminemment géniale et suggestive sur la manière dont le culte des ancêtres a dû s'établir chez la race blanche : Histoire philosophique du genre humain, tome 1er.

" Dans un clan belliqueux, deux guerriers rivaux sont en querelle. Furieux, ils vont se battre, déjà ils sont aux prises. A ce moment, une femme échevelée s'élance entre eux et les sépare. C'est la soeur de l'un et la femme de l'autre. Ses yeux jettent des flammes, sa voix a l'accent du commandement. Elle s'écrie en paroles haletantes, incisives, qu'elle a vu dans la forêt l'Ancêtre de la race, le guerrier victorieux d'autrefois, le héroll lui apparaître. Il ne veut pas que deux guerriers frères se combattent, amis qu'ils s'unissent contre l'ennemi commun. « C'est l'ombre du grand Ancêtre, c'est le héroll qui me l'a dit, clame la femme exaltée, il m'a parlé ! je l'ai vu ! » Ce qu'elle dit, elle le croit. Convaincue, elle convainc. Emus, étonnés et comme terrassés par une force invisible, les adversaires réconciliés se donnent la main et regardent cette femme inspirée comme une sorte de divinité."

De telles inspirations suivies de brusques volte-face durent se produire en grand nombre de fois et sous des formes très diverses dans la vie préhistorique de la race blanche. Ches les peuples barbares, c'est la femme qui, par sa sensibilité nerveuse, pressent l'occulte, affirme l'invisible. Qu'on envisage maintenant les conséquences inattendues et prodigieuses d'un événement semblable à celui dont nous parlons. Dans le clan, dans la peuplade, tout le monde parle du fait merveilleux. Le chêne où la femme inspirée a vu l'apparition devient un arbre sacré. On l'y ramène ; et là, sous l'influence magnétique de la lune qui la plonge dans un état visionnaire, elle continue à prophétiser au nom du grand Ancêtre . Bientôt cette femme et d'autres semblables, debout sur les rochers, au milieu des clairières, au bruit du vent et de l'océan lointain, évoqueront les âmes diaphanes des ancêtres devant des foules palpitantes, qui les verront ou croiront les voir, attirées par de magique incantations dans les brumes flottantes sur transparences lunaires. Le dernier des grands celtes, Ossain, évoquera Fingal et ses compagnons dans les nuages assemblés.

Ainsi, à l'origine même de la vie sociale, le culte des ancêtres s'établit chez la race blanche. Le grand ancêtre devient le Dieu de la peuplade. Voilà le commencement de la religion.

Mais ce n'est pas tout. Autour de la prophétesse se groupent des vieillards qui l'observent dans ses sommeils lucides, dans ses extases prophétiques. Ils étudient ses états divers,contrôlent ses révélations, interprètent ses oracles. Ils remarquent que lorsqu'elle prophétise dans l'état visionnaire, son visage se transfigure, sa parole devient rythmique et sa voix élevée profère ses oracles en chantant sur une mélopée grave et significative.

En Asie, dans l'Iran et dans l'Inde, où des peuples de race blanche fondèrent les premières civilisations aryennes en se mêlant à des peuples de couleurs diverses, les hommes prirent rapidement le dessus sur les femmes en fait d'inspiration religieuse. Là, nous n'entendrons plus parler que de sages, de rishis, de prophètes. La femme refoulée, soumise, n'est plus prêtresse qu'au foyer. Mais en Europe, la trace du rôle prépondérant de la femme se retrouve chez les peuples de même origine, restés barbares pendant des milliers d'années. Il perce dans la Pythonisse scandinave, dans la Voluspa de l'Edda, dans les druidesses celtiques, dans les femmes devineresses qui accompagnaient les armées germaniques et décidaient du jour des batailles, et jusque dans les Bacchantes thraces qui surnagent dans la légende d'Orphée. La voyante préhistorique se continue dans la Pythie de Delphes.

Les prophétesses primitives de la race blanche s'organisent en collèges de druidesses, sous la surveillance de vieillards instruits ou des druides, les hommes du chêne. Elles ne furent d'abord que bienfaisantes. Par leur intuition, leur divination, leur enthousiasme, elles donnèrent un élan immense à la race qui n'en était qu'au commencement de sa lutte plusieurs fois séculaire avec les Noirs. Mais la corruption rapide et les abus énormes de cette institution étaient inévitables. Se sentant maîtresses des destinées des peuples, les druidesses voulurent les dominer à tout prix. L'inspiration leur faisant défaut, elles tentèrent de régner par la terreur. Elles exigèrent les sacrifices humains et en firent l'essentiel de leur culte. En cela, les instincts héroïques de leur race les favorisaient. Les Blancs étaient courageux ; leurs guerriers méprisaient la mort ; au premier appel , ils venaient eux-mêmes et par bravade se jeter sous le couteau des prêtresses sanguinaires. Par hécatombes humaines, on dépêchait les vivants chez les morts comme des messagers, et on croyait ainsi obtenir la faveur des ancêtres. Cette menace perpétuelle planant sur la tête des premiers chefs par la bouche des prophétesses et des druides devint entre leurs mains un formidable instrument de domination.

Premier exemple de la perversion que subissent fatalement les plus nobles instincts de la nature humaine, lorsqu'ils ne sont pas maîtrisés par une autorité savante, dirigés vers le bien par une conscience supérieure. Livrée au hasard de l'ambition et de la passion personnelle, l'inspiration dégénère en superstition, le courage en férocité, l'idée sublime du sacrifice en instrument de tyrannie, en exploitation perfide et cruelle.

Mais la race Blanche n'en était qu'à son enfance violente et folle. Passionnée dans la sphère animique, elle devait traverser bien d'autres et de plus sanglantes crises. Elle venait d'être réveillée par les attaques de la race Noire qui commençait à l'envahir par le sud de l'Europe. Lutte inégale au début. Les Blancs à demi sauvages, sortant de leurs forêts et de leurs habitations lacustres, n'avaient d'autre ressource que leurs lances et leurs flèches aux pointes de pierre. Les Noirs avaient des armes de fer, des armures d'airain, toutes les ressources d'une civilisation industrieuse et leurs cités cyclopéennes. Écrasés au premier choc, les Blancs, emmenés en captivité, commencèrent par devenir en masse les esclaves des Noirs qui les forcèrent à travailler la pierre et à porter le minerai dans leurs fours. Cependant des captifs échappés rapportèrent dans leur patrie les usages, les arts et des fragments de science de leurs vainqueurs. Ils apprirent des Noirs deux choses capitales : la fonte des métaux et l'écriture sacrée, c'est-à-dire l'art de fixer certaines idées par des signes mystérieux et hiéroglyphiques sur des peaux de bêtes, sur la pierre ou sur l'écorce des frênes ; de là les runes des Celtes. Le métal fondu et forgé, c'était l'instrument de la guerre ; l'écriture sacrée fut l'origine de la science et de la tradition religieuse. La lutte entre la race blanche et la race noire oscilla pendant de longs siècles des Pyrénées au Caucase et du Caucase à l'Himalaya. Le salut des Blancs, ce furent les forêts, où comme des fauves ils pouvaient se cacher pour en rebondir au moment propice. Enhardis, aguerris, mieux armés de siècle en siècle, ils prirent enfin leur revanche, renversèrent les cités des Noirs, les chassèrent des côtes de l'Europe et envahirent à leur tour tout le nord de l'Afrique et le centre de l'Asie occupé par les peuplades mélaniennes.

Le mélange des deux races s'opéra de deux manières différentes, soit par la colonisation pacifique, soit par conquête belliqueuse. Fabre d'Olivet, ce merveilleux voyant du passé préhistorique de l'humanité, part de cette idée pour émettre une vue lumineuse sur l'origine des peuples dits sémitiques et des peuples aryens. Là où des colons blancs se seraient soumis aux peuples noirs en acceptant leur domination et en recevant de leurs prêtres l'initiation religieuse, là se seraient formés les peuples sémitiques,tels que les Égyptiens d'avant Ménès, les Arabes, les Phéniciens, les Chaldéens et les Juifs. Les civilisations Aryennes par contre, se seraient formées là où les Blancs auraient régné sur les Noirs par la guerre ou la conquête, comme les Iraniens, les Indous, les Grecs, les Étrusques. Ajoutons que sous cette dénomination de peuples aryens, nous comprenons aussi tous les peuples Blancs restés à l'état barbare et nomade dans l'antiquité, tels que les Scythes, les Gètes, les Samartes , les Celtes, et, plus tard, les Germains. Par là s'expliquerait la diversité fondamentale des religions et aussi de l'écriture chez ces deux grandes catégories de nations. Chez les sémites où l'intellectualité de la race noire a dominé primitivement, on remarque, au-dessus de l'idolâtrie populaire, une tendance au monothéisme, le principe de l'unité du Dieu caché, absolu et sans forme,ayant été un des dogmes essentiels des prêtres de la race Noire et de leur initiation secrète. Chez les Blancs vainqueurs ou restés purs, on remarque au contraire la tendance au polythéisme, à la mythologie, à la personnification de la divinité, ce qui provient de leur amour pour la nature et de leur culte passionné pour les ancêtres.

Le courant sémitique et le courant aryen, voilà les deux fleuves par lesquels nous sont venues toutes nos idées, mythologies et religions, arts, sciences et philosophies. Chacun des courants porte avec lui une conception opposée de la vie, dont la réconciliation et l'équilibre seraient la vérité même. Le courant sémitique contient les principes absolus et supérieurs : l'idée de l'unité et de l'universalité au nom d'un principe suprême qui conduit, dans l'application, à l'unification de la famille humaine. Le courant aryen contient l'idée de l'évolution ascendante dans tous les règnes terrestres et supraterrestres, et conduit dans l'application à la diversité infinie des développements au nom de la richesse de la nature et des aspirations multiples de l'âme. Le génie sémitique descend de Dieu à l'homme ; le génie aryen remonte de l'homme à Dieu. L'un se figure par l'archange justicier, qui descend sur la terre armé du glaive et de la foudre ; l'autre par Prométhée qui tient à la main le feu ravi du ciel et mesure l'Olympe du regard.

Ces deux génies nous les portons en nous.

Nous pensons et nous agissons tour à tour sous l'empire de l'un et de l'autre.
Mais ils sont enchevêtrés, non fondus dans notre intellectualité.

Ils se contredisent et se combattent dans nos sentiments intimes et dans nos pensées subtiles comme dans notre vie sociale et dans nos institutions.

Cachés sous des formes multiples qu'on pourrait résumer sous des noms génériques de spiritualisme et de naturalisme, ils dominent nos discussions et nos luttes.

Inconciliables et invincibles tous deux, qui les unira ?

Et cependant l'avancement, le salut de l'humanité dépend de leur conciliation et de leur synthèse.

En remontant le courant sémitique, nous arrivons par Moïse à l'Égypte, dont les temples possédaient d'après Manéthon une tradition de trente mille ans.

En remontant le courant aryen, nous arrivons à l'Inde où se développera la première grande civilisation résultant d'une conquête de la race blanche. L'Inde et l'Égypte furent deux grandes mères de religions. Elles eurent le secret de la grande initiation. Nous entrerons dans leurs sanctuaires.

Mais leurs traditions nous font remonter plus haut encore, à une époque antérieure, où les deux génies opposés dont nous avons parlé nous apparaissent unis dans une innocence première et dans une harmonie merveilleuse. C'est l'époque aryenne primitive. Grâce aux admirables travaux de la science moderne, grâce à la philologie, à la mythologie, à l'ethnologie comparée, il nous et permis aujourd'hui d'entrevoir cette époque. Elle se dessine à travers les hymnes védiques qui n'en sont pourtant qu'un reflet, avec une simplicité patriarcale et une grandiose pureté de lignes. Âge viril et grave qui ne ressemble à rien moins qu'à l'âge d'or enfantin rêvé par les poètes. La douleur et la lutte n'en sont point absentes, mais il y a dans les hommes une confiance, une force, une sérénité que l'humanité n'a pas retrouvées depuis.

En Inde, la pensée s'approfondira, les sentiments s'affineront. En Grèce, les passions et les idées s'envelopperont du prestige de l'art et du vêtement magique de la beauté. Mais aucune poésie ne surpasse certains hymnes védiques en élévation morale, en hauteur et en largeur intellectuelle. Il y a là le sentiment du divin dans la nature, de l'invisible qui l'entoure et de la grande unité qui pénètre le tout.

Comment une telle civilisation est-elle née ? Comment une si haute intellectualité s'est-elle développée au milieu des guerres des races et de la lutte contre la nature ? ici s'arrêtent les investigations et les conjectures de la science contemporaine. Mais les traditions religieuses des peuples interprétées dans leur sens ésotérique vont plus loin et nous permettent de deviner que la première concentration du noyau aryen dans l'Iran se fit par une sorte de sélection opérée dans le sein même de la race blanche sous la conduite d'un conquérant législateur qui donne à son peuple une religion et une loi conformes au génie de la race blanche.

En effet le livre sacré des Persans, le Zed-Avesta, parle de cet antique législateur sous le nom de Yima, et Zoroastre, en fondant une religion nouvelle, en appelle à ce prédécesseur comme au premier homme auquel parla Ormuzd, le Dieu vivant, de même que Jésus-Christ en appelle à Moïse, le poète persan Firdousi nomme ce même législateur : Djem, le conquérant des Noirs.

Dans l'époque hindoue, dans le Ramayana, il apparaît sous le nom de Rama, costumé en roi indien, entouré des splendeurs d'une civilisation avancée ; mais il y conserve ses deux caractères distinctifs de conquérant rénovateur et d'initié.

Dans les traditions égyptiennes l'époque de Rama est désignée par le règne d'Osiris, le seigneur de la lumière, qui précède le règne d'Isis, la reine des mystères. En Grèce enfin, l'ancien héros demi-dieu était honoré sous le nom de Dionysos selon les traditions d'Eleusis.

Comme les rayons d'un même cercle, toutes ces traditions désignent un centre commun. En suivant leur direction on peut y parvenir. Alors, par delà l'Inde des védas, par delà l'Iran de Zoroastre, dans l'aube crépusculaire de la race blanche, on voit sortir des forêts de l'antique Scythie le premier créateur de la religion aryenne ceint de sa double tiare de conquérant et d'initié, portant dans sa main le feu mystique, le feu sacré qui illuminera toutes les races.

 

IV Rama Roi et Guide, fondateur de la civilisation et de la spiritualité Européenne,

Monarque divin, incarnation de la Source-Mère, oublié de son peuple.

" C'est à Fabre d'Olivet que revient l'honneur d'avoir retrouvé ce personnage ; il a frayé la route lumineuse qui y conduit et c'est en la suivant que j'essaierai à mon tour de l'évoquer."
Édouard Schuré, la suite

La mission civilisatrice de Rama

Quatre ou cinq mille ans avant notre ère, d'épaisses forêts recouvraient encore l'antique Scythie qui s'étendait de l'océan Atlantique aux mers polaires. Les Noirs avaient appelé ce ce continent qu'ils avaient vu naître île par île : « la terre émergée des flots ». Comme elle contrastait avec leur sol blanc, brûlé du soleil, cette Europe aux côtes vertes, aux baies humides et profondes,avec ses fleuves rêveurs, ses lacs sombres et ses brumes éternellement accrochées aux flancs de ses montagnes ! Dans les plaines herbeuses sans culture, vastes comme des pampas , on n'entendait guère que le cri des fauves le mugissement des buffles et le galop indompté des grands troupeaux de chevaux sauvages passant crinière au vent. L'homme blanc qui habitait ces forêts n'était plus l'homme des cavernes. Déjà il pouvait se dire maître de sa terre. Il avait inventé les couteaux et les haches de silex, l'arc et la flèche, la fronde et le lacet. Enfin, il avait trouvé deux compagnons de lutte, deux amis excellents, incomparables et dévoués jusqu'à la mort : le chien et le cheval. Le chien domestique devenu le gardien fidèle de sa maison de bois lui avait donné la sécurité du foyer. En domptant le cheval, il avait conquis la terre, soumis les autres animaux ; il était devenu le roi de l'espace. Montés sur des chevaux fauves, ces hommes roux tourbillonnaient comme de fauves éclairs. Ils frappaient l'ours, le loup, l'aurochs, terrifiaient la panthère et le lion qui, alors , habitaient nos forêts.

La civilisation avait commencé: la famille rudimentaire, le clan, la peuplade existaient. Partout, les Scyhtes, fils des Hyperboréens, élevaient à leurs aïeux de monstrueux menhirs.

Lorsqu'un chef mourait, on enterrait avec lui ses armes et son cheval, afin, disait-on ; que le guerrier pût chevaucher les nuées et chasser le dragon de feu dans l'autre monde. De là, la coutume du sacrifice du cheval qui joue un si grand rôle dans les védas et ches les scandinaves. La religion commençait ainsi par le culte des ancêtres.

Les sémites trouvèrent le Dieu unique, l'esprit universel dans le désert, au sommet des montagnes, dans l'immensité des espaces stellaires. Les Scythes et les celtes trouvèrent les Dieux, les esprits multiples, au fond de leurs bois. Là, ils entendirent des voix, là ils eurent les premiers frissons de l'Invisible, les visions de l'Au-Delà. C'est pourquoi la forêt ravissante ou terrible est restée chère à la race blanche. Attirée par la musique des feuilles et la magie lunaire, elle y revient toujours dans le cours des âges comme à sa fontaine de Jouvence, au temps de la grande mère Hertha. Là dorment ses dieux, ses amours, ses mystères perdus.

Dès les temps les plus reculés, les femmes visionnaires prophétisaient sous les arbres. Chaque peuplade avait a grande prophétesse, comme la Voluspa des scandinaves, avec son collège de druidesses. Mais ces femmes, d'abord noblement inspirées, étaient devenues ambitieuses et cruelles. Les bonnes prophétesses se changèrent en mauvaises magiciennes. Elles instituèrent les sacrifices humains et le sang des hérolls coulait sans discontinuer sur les dolmens, aux chants sinistres des prêtres, aux acclamations des Scythes féroces.

Parmi ces prêtres, se trouvait un jeune homme à la fleur de l'âge du nom de Ram qui se destinait lui aussi au sacerdoce, mais dont l'âme recueillie et l'esprit profond se révoltaient contre ce culte sanguinaire.

Le jeune druide était doux et grave. Il avait montré de bonne heure une aptitude singulière dans la connaissance des plantes, de leurs vertus merveilleuses, de leurs sucs distillés et préparés, non moins que dans l'étude des astres et de leurs influences. Il semblait deviner, voir les choses lointaines. De là, son autorité précoce sur les plus vieux druides. Une grandeur bienveillante émanait de ses paroles, de son être. Sa sagesse contrastait avec la folie des druidesses, ces clameuses de malédictions qui proféraient leurs oracles néfastes dans les convulsions du délire. Les druides l'avaient appelé « celui qui sait », le peuple l'avait nommé « l'inspiré de la paix ».

Cependant Ram qui aspirait à la science divine avait voyagé dans toute la Scythie et dans les pays du Sud. Séduits par son savoir personnel et sa modestie, les prêtres des Noirs lui avaient fait part d'une partie de leurs connaissances secrètes. Revenu dans le pays du Nord, Ram s'effraya de voir le culte des sacrifices humains sévir de plus en plus parmi les siens. Il y vit la perte de sa race. Mais comment combattre cette coutume propagée par l'orgueil des druidesses, par l'ambition des druides et la superstition du peuple ?

Alors un autre fléau tomba sur les Blancs et Ram crut y voir un châtiment céleste du culte sacrilège. De leurs incursions dans les pays du sud et de leurs contacts avec les Noirs, les Blancs avaient rapporté une horrible maladie, une sorte de peste. Elle corrompait l'homme par le sang, par les sources de la vie. Le corps entier se couvrait de taches noires, le souffle devenait infect, les membres gonflés et rongés d'ulcères se déformaient et le malade expirait dans d'atroces douleurs. Le souffle des vivants et l'odeur des morts propageaient le fléau. Aussi les Blancs ahuris tombaient et râlaient-ils par milliers dans leurs forêts abandonnées même des oiseaux de proie. Ram affligé cherchait vainement un moyen de salut.

Il avait l'habitude de méditer sous un chêne, dans une clairière. Un soir qu'il avait longuement réfléchi sur les maux de sa race, il s'endormit au pied de l'arbre. Dans son sommeil il lui sembla qu'une voix forte l'appelait par son nom et il crut s'éveiller. Alors, il vit devant lui un homme d'une taille majestueuse, vêtu comme lui-même de la robe blanche des druides. Il portait une baguette autour de laquelle s'entrelaçait un serpent. Ram étonné allait demander à l'inconnu ce que cela voulait dire. Mais celui-ci le prenant par la main le fit lever et lui montra sur l'arbre même au pied duquel il était couché une très belle branche de gui.

« O Ram ! lui dit-il, le remède que tu cherches, le voilà » Puis il tira de son sein une petite serpette d'or, en coupa la branche et la lui donna. Il murmura encore quelques mots sur la manière de préparer le gui et disparut.

Alors Ram s'éveilla tout à fait et se sentit très réconforté. Une voix intérieure lui disait qu'il avait trouvé le salut. Il ne manqua pas de préparer le gui selon les conseils de l'ami divin à la faucille d'or. Il fit boire ce breuvage à un malade dans une liqueur fermentée, et le malade guérit. Les cures merveilleuses qu'il opéra ainsi rendirent Ram célèbre dans toute la Scythie. Partout on l'appelait pour guérir. Consulté par les druides de sa peuplade, il leur fit part de sa découverte en ajoutant qu'elle devait rester le secret de la caste sacerdotale pour assurer son autorité. Les disciples de Ram voyageant par toute la Scythie avec des branches de gui furent considérés comme des messagers divins et leur maître comme un demi-dieu.

Note du webmestre: les théories les plus récentes font des Celtes les autochtones de l'Europe de l'Ouest.

(d'après Sciences et Avenir, avril 2002)

Cet événement fut l'origine d'un culte nouveau. Depuis lors le gui devint une plante sacrée. Ram en consacra la mémoire, en instituant la fête de Noël ou du nouveau salut qu'il plaça au commencement de l'année et qu'il appela la Nuit-Mère (du soleil nouveau) ou la grande rénovation. Quant à l'être mystérieux que Ram avait vu en songe et qui lui avait montré le gui, il s'appela dans la tradition ésotérique des Blancs d'Europe, Aesc-heyl-hopa, ce qui signifie : « l'espérance de salut est au bois ». Les grecs en firent Esculape, le génie de la médecine qui tient la baguette magique sous forme de caducée.

Cependant Ram « l'inspiré de la paix » avait des visées plus vastes. Il voulait guérir son peuple d'une plaie morale plus néfaste que la peste. Élu chef des prêtres de sa peuplade, il intima l'ordre à tous les collèges de druides et de druidesses de mettre fin aux sacrifices humains. Cette nouvelle courut jusqu'à l'océan, saluée comme un feu de joie par les uns, comme un sacrilège attentatoire par les autres. Les druidesses menacées dans leur pouvoir se mirent à clamer leurs malédictions contre l'audacieux, à fulminer contre lui des arrêts de mort. Beaucoup de druides qui voyaient dans les sacrifices humains le seul moyen de régner se mirent de leur côté. Ram, exalté par un grand parti, fut exécré par l'autre. Mais, loin de reculer devant la lutte, il l'accentua en arborant un symbole nouveau.

Chaque peuplade blanche avait alors son signe de ralliement sous forme d'un animal qui symbolisait ses qualités préférées. Parmi les chefs, les uns clouaient des grues, des aigles, des vautours, les autres têtes de sangliers ou de buffles sur la charpente de leurs palais de bois ; origine première du blason. Mais l'étendard préféré des Scythes était le Taureau qu'ils appelaient Thor, le signe de la force brutale et de la violence.

Au Taureau , Ram opposa le Bélier, le chef courageux et pacifique du troupeau, et en fit le signe de ralliement de tous ses partisans.

Cet étendard arboré au centre de la Scythie devint le signal d'un tumulte général et d'une véritable révolution dans les esprits. Les peuples blancs se partagèrent en deux camps. L'âme même de la race blanche se séparait en deux pour se dégager de l'animalité rugissante et monter la première marche du sanctuaire invisible qui conduit à l'humanité divine.

« Mort au bélier ! » criaient les partisans de Thor. « Guerre au Taureau ! » criaient les amis de Ram. Une guerre formidable était imminente.

Devant cette éventualité Ram hésita. Déchaîner cette guerre n'était-ce pas empirer le mal et forcer sa race à se détruire elle-même ? Alors il eut un nouveau rêve.

Le ciel tempétueux était chargé de nuages sombres qui chevauchaient les montagnes et rasaient dans leur vol les cimes agitées des forêts. Debout sur un rocher, une femme échevelée était prête à frapper un guerrier superbe, garrotté devant elle. « Au nom des ancêtres, arrête ! » cria Ram en s'élançant sur la femme. La druidesse, menaçant l'adversaire, lui jeta un regard aigu comme un coup de couteau. Mais le tonnerre roula dans les nuages épais et, dans un éclair, une figure éclatante apparut. La forêt en blêmit, la druidesse tomba comme foudroyée et les liens du captif s'étant rompus, il regarda le géant lumineux avec un geste de défi. Ram ne tremblait pas, car dans les traits de l'apparition, il reconnut l'être divin qui, déjà, lui avait parlé sous le chêne. Cette fois-ci, il lui parut plus beau ; car tout son corps resplendissait de lumière. Et Ram vit qu'il se trouvait dans un temple ouvert, aux larges colonnes. A la place de la pierre du sacrifice, s'élevait un autel. Auprès, se tenait le guerrier dont les yeux défiaient toujours la mort. La femme, couchée sur les dalles, semblait morte. Or, le Génie céleste portait dans sa main droite un flambeau, dans sa main gauche une coupe. Il sourit avec bienveillance et dit : « Ram, je suis content de toi. Vois-tu ce flambeau ? C'est le feu sacré de l'esprit divin. Vois-tu cette coupe ? C'est la coupe de Vie et d'Amour. Donne le flambeau à l'homme et la coupe à la femme. »

Ram fit ce que lui ordonnait son Génie. A peine le flambeau fut-il dans les mains de l'homme et la coupe dans les mains de la femme que le feu s'alluma de lui-même sur l'autel, et tous deux rayonnèrent transfigurés à sa lueur comme l'Époux et l'Épouse divine. En même temps, le temple s'élargit ; ses colonnes montèrent jusqu'au ciel ; sa voûte devint le firmament. Alors, Ram, emporté par son rêve, se vit transporté au sommet d'une montagne sous le ciel étoilé. Debout, près de lui, son Génie lui expliquait le sens des constellations et lui faisait lire dans les signes flamboyants du zodiaque les destins de l'humanité.

« Esprit merveilleux, qui es-tu ? » dit Ram à son Génie. Et le Génie répondit : « On m'appelle Déva Nahousha, l'intelligence divine. Tu répandras mon rayon sur la terre et je viendrai toujours à ton appel. Maintenant, suis ta route. Va ! » et, de sa main, le génie montra l'Orient.

V Le Roi Rama guide son peuple, l'exode et la conquête. 

" Que par delà le Temps

et l'Espace

l' Oeuvre

de La Conscience

s'accomplisse "

Eliza. n

Dans ce rêve, comme sous une lumière fulgurante, Ram vit sa mission et l'immense destinée de sa race. Dès lors, il n'hésita plus. Au lieu d'allumer la guerre entre les peuplades de l'Europe, il résolut d'entraîner l'élite de sa race au coeur de l'Asie . Il annonça aux siens qu'il instituerait le culte du feu sacré, qui ferait le bonheur des hommes ; que les sacrifices humains seraient à jamais abolis ; que les Ancêtres seraient invoqués, non plus par des prêtresses sanguinaires sur des rochers sauvages dégouttant de sang humain, mais à chaque foyer , par l'époux et l'épouse, unis dans une même prière, dans un hymne d'adoration, près du feu qui purifie. Oui, le feu visible de l'autel, symbole et conducteur du feu céleste invisible, unirait la famille, le clan, la tribu et tous les peuples, centre du Dieu vivant sur la terre . Mais pour récolter cette moisson, il fallait séparer le bon grain de l'ivraie ; il fallait que tous les hardis se préparassent à quitter l'Europe pour conquérir une terre nouvelle, une terre vierge. Là, il donnerait sa loi ; là, il fonderait le culte du feu rénovateur.

Cette proposition fut accueillie avec enthousiasme par un peuple jeune et avide d'aventures. Des feux, allumés et entretenus pendant plusieurs mois sur les montagnes, furent le signal de l'émigration en masse pour tous ceux qui voulaient suivre le Bélier. La formidable émigration, dirigée par ce grand pasteur des peuples, s'ébranla lentement et se dirigea vers le centre de l'Asie. Le long du Caucase, elle eut à prendre plusieurs forteresses cyclopéennes des Noirs. En souvenir de ces victoires, les colonies Blanches sculptèrent plus tard de gigantesques têtes de béliers dans les roches du Caucase . Ram se montra digne de sa haute mission. Il aplanissait les difficultés, pénétrait les pensées, prévoyait l'avenir, guérissait les maladies, apaisait les révoltés, enflammait les courages. Ainsi, les puissances célestes, que nous nommons Providence, voulaient la domination de la race Boréenne sur la terre, et lançaient, par le génie de Ram, des rayons lumineux sur son chemin. Cette race avait déjà eu ses inspirés de second ordre pour l'arracher à l'état sauvage.

Mais Ram qui, le premier, conçut la loi sociale comme une expression de la loi divine fut un inspiré direct et de premier ordre.

Il fit amitié avec les Touraniens, vieilles tribus scythiques croisées de sang jaune, qui occupaient la haute Asie, et les entraîna à la conquête de l'Iran d'où il refoula complètement les Noirs, voulant qu¹un peuple de pure race Blanche occupât le centre de l'Asie et devint pour tous les autres un foyer de lumière. Il y fonda la ville de Ver, ville admirable, dit Zoroastre. Il enseigne à labourer et à ensemencer la terre, il fut le père du blé et de la vigne. Il créa les castes selon les occupations et divisa le peuple en prêtres, guerriers, laboureurs, artisans. A l'origine, les castes ne furent point rivales ; le privilège héréditaire, source de haine et de jalousie, ne s'introduisit que plus tard.

Il défendit l'esclavage autant que le meurtre, affirmant que l'asservissement de l'homme par l'homme était la source de tous les maux.

Quant au clan, ce groupement primitif de la race blanche, il le conserva tel quel et lui permit d'élire ses chefs et ses juges.

Le chef-d'oeuvre de Ram, l'instrument civilisateur par excellence créé par lui, fut le rôle nouveau qu'il donna à la femme.
Jusqu'alors, l'homme n'avait connu la femme que sous une double forme: ou l'esclave misérable de sa hutte qu'il écrasait et maltraitait brutalement, ou la troublante prêtresse du chêne et du rocher dont il recherchait les faveurs et qui le dominait malgré lui, magicienne fascinante et terrible, dont il redoutait les oracles et devant laquelle tremblait son âme superstitieuse. Le sacrifice humain, c'était la revanche de la femme contre l'homme, lorsqu'elle enfonçait le couteau dans le coeur de son tyran farouche. Proscrivant ce culte affreux et relevant la femme devant l'homme dans ses fonctions divines d'épouse et de mère, Ram en fit la prêtresse du foyer, gardienne du feu sacré, l'égale de l'époux, invoquant avec lui l'Ame des ancêtres.

Comme tous les grands législateurs, Ram ne fit donc que développer, en les organisant, les instincts supérieurs de sa race. Afin d'orner et d'embellir la vie, Ram ordonna quatre grandes fêtes de l'année.

La première fut celle du printemps ou des générations. Elle était consacrée à l'amour de l'époux et de l'épouse.

La fête d'été ou des moissons appartenait aux fils et aux filles qui offraient les gerbes du travail aux parents.

La fête de l'automne célébrait les pères et les mères ; ceux-ci donnaient alors des fruits aux enfants en signe de réjouissance.

La plus sainte et la plus mystérieuse des fêtes était celle de Noël ou des grandes semailles.

Ram la consacra à la fois aux enfants nouveau-nés, aux fruits de l'amour conçus en printemps et aux âmes des morts, aux Ancêtres. Point de conjonction entre le visible et l'invisible, cette solennité religieuse était à la fois l'adieu aux âmes envolées et le salut mystique à celles qui reviennent pour s'incarner dans les mères et renaître dans les enfants. Dans cette nuit sainte, les antiques Aryas se réunissaient dans les sanctuaires de l'Aïryana-Vaéïa comme ils l'avaient fait jadis dans leurs forêts. Par des feux et des chants, ils célébraient le recommencement de l'année terrestre et solaire, la germination de la nature au coeur de l'hiver, le tressaillement de la vie au fond de la mort. Ils chantaient l'universel baiser du ciel à la terre et l'enfantement triomphal du nouveau soleil par la grande Nuit-Mère.

Un bijou de cette époque : ce pectotal Scythe en or, est orné de 40 animaux en relief. Ciel que serions-nous devenus si les curés n'étaient pas venus nous arracher à notre barbarie !

Ram reliait ainsi la vie humaine au cycle des saisons, aux révolutions astronomiques. En même temps il en faisait ressortir le sens divin. C'est pour avoir fondé d'aussi fécondes institutions, que Zoroastre l'appelle « le chef des peuples, le très fortuné monarque ». C'est pourquoi le poète indien Valmiki, qui transporte l'antique héros à une époque beaucoup plus récente et dans le luxe d'une civilisation plus avancée, lui conserve cependant les traits d'un si haut idéal. « Rama, aux yeux de lotus bleu, dit Valmiki, était le seigneur du monde, le maître de son âme et l'amour des hommes, le père et la mère des ses sujets. Il sut donner à tous les êtres la chaîne de l'amour ».

Établie dans l'Iran, aux portes de l'Himalaya, la race blanche n'était pas encore maîtresse du monde. Il fallait que son avant-garde s'enfonçât dans l'Inde, centre capital des Noirs, les antiques vainqueurs de la race rouge et de la race jaune. Le Zend-Avesta parle de cette marche sur l'Inde de Rama.

L'épopée hindoue en a fait un de ses thèmes favoris. Rama fut le conquérant de la terre qu'enferme l'Himavat, la terre des éléphants, des tigres et des gazelles. Il ordonna le premier choc et conduisit la première poussée de cette lutte gigantesque, où deux races se disputaient inconsciemment le sceptre du monde. La tradition poétique de l'Inde , renchérissant sur les traditions occultes des temples, en a fait la lutte de la magie blanche avec la magie noire. Dans sa guerre contre les peuples et les rois du pays des Djambous, comme on l'appelait alors, Ram ou Rama, comme l'appelèrent les Orientaux, déploya des moyens miraculeux en apparence, parce qu'ils sont au dessus des facultés ordinaires de l'humanité, et que les grands initiés doivent à la connaissance et au maniement des forces cachées de la nature.

Ici la tradition le représente faisant jaillir des sources d'un désert, là trouvant des ressources inattendues dans une sorte de manne dont il enseigna l'usage, ailleurs faisant cesser une épidémie avec une plante nommée hom, l'amomos des Grecs, la perséa des Égyptiens, dont il tira un suc salutaire. Cette plante devint sacrée parmi ses sectateurs et remplaça le gui du chêne conservé par les Celtes d'Europe.

Rama usait contre ses ennemis de toutes sortes de prestiges.

Les prêtres Noirs ne régnaient plus que par un culte bas. Ils avaient l'habitude de nourrir dans leurs temples d'énormes serpents qu'ils faisaient adorer comme des dieux et qui terrifiaient la foule. A ces monstres, ils faisaient manger la chair des captifs.

Quelquefois Rama apparut à l'improviste dans ces temples, avec des torches, chassant, terrifiant, domptant les serpents et les prêtres. Quelquefois il se montrait dans le camp ennemi, s'exposant sans défense à ceux qui cherchaient sa mort, et repartait sans que personne eût osé le toucher. Lorsqu'on interrogeait ceux qui l'avaient laissé échapper, ils répondaient qu'en rencontrant son regard ils s'étaient sentis pétrifiés ; ou bien,pendant qu'il parlait, une montagne d'airain s'était interposée entre eux et lui, et ils avaient cessé de le voir. Enfin, comme couronnement de son oeuvre, la tradition épique de l'Inde attribue à Rama la conquête de Ceylan, dernier refuge du magicien noir Ravana sur lequel le magicien blanc fait pleuvoir une grêle de feu, après avoir jeté un pont sur un bras de mer avec une armée de singes qui ressemble fort à quelque peuplade primitive de sauvages, entraînée et enthousiaste par ce grand charmeur de nations.

Par sa force, par son génie, par sa bonté, disent les livres sacrés de l'Orient, Rama était devenu le maître de l'inde et le roi spirituel de la terre. Les prêtres, les rois et les peuples s'inclinaient devant lui comme devant un bienfaiteur céleste. Sous le signe du Bélier, ses émissaires répandirent au loin la loi aryenne qui proclamait l'égalité des vainqueurs et des vaincus, l'abolition des sacrifices humains et de l'esclavage, le respect de la femme au foyer, le culte des ancêtres et l'institution du feu sacré, symbole visible du Dieu innommé.

Rama était devenu vieux. Sa barbe avait blanchi, mais sa vigueur n'avait pas quitté son corps et la majesté des pontifes de la vérité reposait sur son front. Les rois et les envoyés des peuples lui offrirent le pouvoir suprême. Il demanda un an pour réfléchir, et de nouveau il fit un rêve. Car le Génie qui l'inspirait lui parlait dans son sommeil.

Il se revit dans les forêts de sa jeunesse. Lui-même était redevenu jeune et portait la robe de lin des druides. La lune donnait. C'était la nuit sainte, la Nuit-Mère où les peuples attendent la renaissance du soleil et de l'année. Rama marchait sous les chênes, prêtant l'oreille comme jadis aux voix évocatrices de la forêt.

Une belle femme vint à lui. Elle portait une magnifique couronne. Sa fauve chevelure avait la couleur de l'or, sa peau la blancheur de la neige et ses yeux l'éclat profond de l'azur après l'orage.

Elle lui dit : « J'étais la druidesse sauvage ; par toi je suis devenue l'Épouse rayonnante. Et maintenant je m'appelle Sita. Je suis la femme glorifiée par toi, je suis la race blanche, je suis ton épouse. Oh ! mon maître et mon roi ! N'est-ce pas pour moi que tu as franchi les fleuves, charmé les peuples et terrassé les rois ? Voici la récompense. Prends cette couronne de ma main, places là sur ta tête et règnes avec moi sur le monde ! »

Elle était agenouillée dans une attitude humble et soumise, offrant la couronne de la terre. Ses pierres précieuses jetaient mille feux : l'ivresse d'amour souriait dans les yeux de la femme. Et l'âme du grand Rama, du pasteur des peuples, en fut émue. Mais, debout sur la cime des forêts , Déva Nahousha, son Génie, lui apparût et lui dit :

« Si tu mets cette couronne sur ta tête, l'Intelligence divine te quittera ; tu ne me verras plus. Si tu étreins cette femme dans tes bras, elle mourra de ton bonheur. Mais si tu renonces à la posséder, elle vivra heureuse et libre sur la terre et ton esprit invisible régnera sur elle. Choisis : ou de l'écouter ou de me suivre. »

Sita toujours à genoux regardait son maître avec des yeux perdus d'amour, et,suppliante, attendait la réponse. Rama garda un instant le silence. Son regard plongé dans les yeux de Sita mesurait le gouffre qui sépare la possession complète de l'éternel adieu. Mais sentant que l'amour suprême est un suprême renoncement, il posa sa main libératrice sur le front de la femme blanche, la bénit et lui dit : « Adieu ! Sois libre et ne m'oublie pas ! » Aussitôt la femme disparut comme un fantôme lunaire. La jeune Aurore leva sa baguette magique sur la vieille forêt. Le roi était redevenu vieux. Une rosée de larmes baignait sa barbe blanche et du fond des bois une voix triste appelait : « Rama ! Rama ! ».

Mais Déva Nahousha, le génie resplendissant de lumière s'écria : « A moi ! »

Et l'esprit divin emporta Rama sur une montagne au nord de l'Himavat.

Il est très remarquable que le Zend-Avesta, le livre sacré des Parsis, tout en considérant Zoroastre comme l'inspiré d'Ormuzd, le prophète de la loi de Dieu, en fait le continuateur d'un prophète beaucoup plus ancien. Sous le symbolisme des temples antiques, on saisit ici le fil de la grande révélation de l'humanité qui relie entre eux les vrais initiés. Voici ce passage important :

1. Zarathoustra (Zoroastre) demanda à Ahura-Mazda (Ormuzd, le Dieu de la lumière) : Ahura-Mazda, toi,saint et très sacré créateur de tous les êtres corporels et très purs ;

2. Quel et le premier homme avec lequel tu t'es entretenu, toi qui es Ahura-Mazda ? »

4. Alors Ahura-Mazda répondit : « C'est avec le bel Yima, (Rama) celui qui était à la tête d'un rassemblement digne d'éloges, ô pur Zarathoustra ; »

13. Et je lui dis : « Veille sur les mondes qui sont à moi, rends les fertiles en ta qualité de protecteur . »

17. Et je lui apportai les armes de la victoire, moi qui suis Ahura-Mazda ;

18. Une lance d'or et une épée d'or.

31. Alors Yima s'éleva jusqu'aux étoiles vers le midi, sur la route que suit le soleil.

37. Il marcha sur cette terre qu'il avait rendue fertile. Elle fut d'un tiers plus considérable qu'auparavant.

43. Et le brillant Yima réunit l'assemblée des hommes les plus vertueux dans le célèbre Airyana -Vaëia, créé pur. (Vendidad-Sadé, 2è Fargard-traduction d'Anquetil Duperron.)

VI Le testament du Grand ancêtre des Européens.

Ici la représentation naïve du couple Rama et Sita reconstitué par l'imaginaire hindou,

qui bien ultérieurement tendit à identifier Rama à Krischna, son successeur nommé "le Seigneur au teint de nuit".

LE TESTAMENT DU GRAND ANCETRE.

Après ce rêve qui lui indiquait l'accomplissement de sa mission, Rama réunit les rois et les envoyés des peuples et leur dit :

"Je ne veux pas du pouvoir suprême que vous m'offrez. Gardez vos couronnes et observez ma loi. Ma tâche est finie. Je me retire pour toujours avec mes frères initiés sur une montagne de l'Airyana-Vaéïa. De là, je veillerai sur vous. Veillez au feu divin ! S'il venait à s'éteindre, je reparaîtrais en juge et en vengeur terrible parmi vous ! »

Là dessus, il se retira avec les siens sur le mont Albori, entre Balk et Bamyan, dans une retraite connue des seuls initiés. Là, il enseignait à ses disciples ce qu'il savait des secrets de la terre et du grand Etre. Ceux-ci allèrent porter au loin, en Egypte et jusqu'en Occitanie, le feu sacré, symbole de l'unité divine des choses, et les cornes de bélier, emblème de la religion aryenne. Ces cornes devinrent les insignes de l'initiation et, par suite, du pouvoir sacerdotal et royal (1). De loin Rama continuait à veiller sur ses peuples et sa chère race blanche. Les dernières années de sa vie furent occupées à fixer le calendrier des Aryas .

C'est à lui que nous devons les signes du zodiaque. Ce fut le testament du patriarche des initiés. Etrange livre, écrit avec des étoiles, en hiéroglyphes célestes, dans le firmament sans fond et sans bornes, par l'Ancien des jours de notre race. En fixant les douze signes du zodiaque, Ram leur attribua un triple sens.

Le premier se rapportait aux influences du soleil dans les douze mois de l'année ;

le second relatait en quelque sorte sa propre histoire ;

le troisième indiquait les moyens occultes dont il s'était servi pour atteindre son but.

Voilà pourquoi ces signes lus dans l'ordre inverse devinrent plus tard les emblèmes secrets de l'initiation graduée (2). Il ordonna aux siens de cacher sa mort et de continuer son oeuvre en perpétuant leur fraternité. Pendant des siècles les peuples crurent que Rama portant la tiare aux cornes du bélier était toujours vivant dans sa montagne sainte. Dans les temps védiques, le grand Ancêtre devint Yama, le juge des morts, l'Hermès psychopompe des Indous.

(1) Les cornes du bélier se retrouvent sur la tête d'une foule de personnages sur les monuments égyptiens. Cette coiffure des rois et des grands prêtres est le signe de l'initiation sacerdotale et royale. Les deux cornes de la tiare papale viennent de là.

(2) Voici comment les signes du zodiaque représentent l'histoire de Ram selon Fabre d'Olivet, ce penseur de génie qui sut interpréter les symboles du passé selon la tradition ésotérique.

1. Le Bélier, qui fuit la tête couronnée en arrière, indique la situation de Ram abandonnant sa patrie, l'oeil est fixé vers le pays qu'il quitte.

2. Le Taureau furieux s'oppose à sa marche, mais la moitié de son corps enfoncé dans la vase l'empêche d'exécuter son dessein ; il tombe sur ses genoux. Ce sont les Celtes désignés par leur propre symbole qui malgré leurs efforts, finissent par se soumettre.

3. Les Gémeaux expriment l'alliance de Ram avec les Touraniens.

4. Le Cancer ses méditations et ses retours sur lui-même.

5. Le lion ses combats contre ses ennemis.

6. La Vierge ailée de la victoire.

7. La Balance, l'égalité entre vainqueurs et les vaincus.

8. Le Scorpion, la révolte et la trahison.

9. Le Sagittaire, la vengeance qu'il en tire.

10. Le Capricorne. - 11. Le Verseau.-12 Les Poissons se rapportent à la partie morale de son histoire.

On peut trouver cette explication du zodiaque aussi osée que bizarre. En attendant, jamais aucun astronome ni aucun mythologue ne nous a lointainement expliqué l'origine ni le sens de ces signes mystérieux de la carte céleste, adoptés et vénérés par les peuples dès l'origine de notre cycle aryen. L'hypothèse de Fabre d'Olivet a du moins le mérite d'ouvrir à l'esprit de nouvelles perspectives. J'ai dit que ces signes lus dans l'ordre inverse marquèrent plus tard en Orient et en Grèce les divers degrés qu'il fallait monter pour arriver à l'initiation suprême. Rappelons seulement les plus célèbres de ces emblèmes : la Vierge ailée signifia la chasteté qui donna la victoire ; Le Lion, la force morale ; les Gémeaux, l'union d'un homme et d'un esprit divin qui forment ensemble deux lutteurs invincibles ; le Taureau dompté, la maîtrise sur la nature ; le Bélier, l'ésotérisme du Feu ou de l'esprit universel qui confère l'initiation suprême par la connaissance de la Vérité.

 VII La Religion Védique.

Par son génie organisateur, le grand initiateur des Aryas avait créé au Centre de l'Asie, dans l'Iran, un peuple, une société, un tourbillon de vie qui devaient rayonner en tous sens. Les colonies des Aryas primitifs se répandirent en Asie, en Europe, emportant avec eux leurs moeurs, leurs cultes et leurs dieux. De toutes ces colonies, la branche des Aryas de l'Inde se rapproche le plus des Aryas primitifs.

Les livres sacrés des Hindous, les Védas, ont pour nous une triple valeur. D'abord ils nous conduisent au foyer de l'antique et pure religion aryenne dont les hymnes védiques sont les rayons brillants. Ils nous donnent ensuite la clef de l'Inde. Enfin ils nous montrent une première cristallisation des idées mères de la doctrine ésotérique et de toutes les religions aryennes (1).

Bornons-nous à un bref aperçu et de l'enveloppe et du noyau de la religion védique.

Rien de plus simple et de plus grand que cette religion, où un profond naturalisme se mêle à un spiritualisme transcendant. Avant le lever du jour, un homme, un chef de famille est debout devant un autel de terre, où brûle le feu allumé avec deux morceaux de bois. Dans sa fonction, ce chef est à la fois père, prêtre et roi du sacrifice. Pendant que l'aurore se dévoile, dit un poète védique, « comme une femme qui sort du bain et qui a tissé la plus belle des toiles », le chef prononce une prière, une invocation à Ousha (l'Aurore), à Savitri (le Soleil), aux Asouras (aux esprits de la vie). La mère et les fils versent la liqueur fermentée de l'asclepias, le sôma, dans agni, le feu. Et la flamme qui monte emporte aux dieux invisibles la prière purifiée qui sort des lèvres du patriarche et du coeur de la famille.

L'état d'âme du poète védique est également éloigné du sensualisme hellénique (je parle de cultes populaires de la Grèce, non de la doctrine des initiés grecs) qui se représente les dieux cosmiques avec de beaux corps humains, et du monothéisme judaïque qui adore l'Éternel sans forme partout présent.

Pour le poète védique, la nature ressemble à un voile transparent derrière lequel se meuvent des forces impondérables et divines. Ce sont ces forces qu'il invoque, qu'il adore, qu'il personnifie, mais sans être la dupe de ses métaphores. Pour lui Savitri est moins le soleil que Vivasvat, la puissance créatrice de vie qui l'anime et qui évertue le système solaire. Indra, le guerrier divin, qui sur son char doré parcourt le ciel, lance la foudre et fait crever les nuages, personnifie la puissance de ce même soleil dans la vie atmosphérique, sans « le grand transparent des airs ».

Lorsqu'ils invoquent Varouna ( l'Ouranos des Grecs), le dieu du ciel immense , lumineux, qui embrasse toute chose, les poètes védiques montent plus haut encore. « Si Indra représente la vie active et militante du ciel, Varouna en représente l'immuable majesté. Rien n'égale la magnificence des descriptions que font de lui les Hymnes. Le soleil est son oeil, le ciel son vêtement, l'ouragan son souffle. C'est lui qui a établi sur des fondements inébranlables le ciel et la terre et qui les maintient séparés. Il a tout fait et conserve tout. Rien ne saurait porter atteinte aux oeuvres de Varouna. Nul ne le pénètre ; mais lui, il sait tout et voit tout ce qui est et qui sera. Des sommets du ciel où il réside en un palais aux mille portes, il distingue la trace des oiseaux dans l'air et celle des navires sur les flots. C'est de là, du haut de son trône d'or aux fondements d'airain, qu'il contemple et juge les agissements des hommes. Il est le mainteneur de l'ordre dans l'univers et dans la société ; il punit le coupable ; il est miséricordieux à l'homme qui se repent. Aussi c'est vers lui que s'élève le cri d'angoisse du remords ; c'est devant sa face que le pécheur vient se décharger de sa faute.

Ailleurs la religion védique est ritualiste, parfois hautement spéculative. Avec Varouna, elle descend dans les profondeurs de la conscience et réalise la notion de la sainteté (2).. »

Ajoutons qu'elle s'élève à la pure notion d'un Dieu unique qui pénètre et domine le grand Tout.

Cependant les images grandioses, que les hymnes roulent à larges flots comme des fleuves généreux, ne nous offrent que l'enveloppe des Védas.

Avec la notion d'Agni, du feu divin, nous touchons au noyau de la doctrine, à son fond ésotérique et transcendant. En effet, Agni est l'agent cosmique, le principe universel par excellence.

Il n'est pas seulement le feu terrestre de l'éclair et du soleil. Sa véritable patrie est le ciel invisible, mystique, séjour de l'éternelle lumière et des premiers principes de toutes choses. Ses naissances sont infinies, soit qu'il jaillisse du morceau de bois dans lequel il dort comme l'embryon dans la matrice, soit que « Fils des Ondes », il s'élance, avec le bruit du tonnerre, des rivières célestes, où les Acvins (les cavaliers célestes) l'ont engendré avec des aranis d'or. Il est l'aîné des dieux, pontife au ciel comme sur la terre et il officia dans la demeure de Vivasvat (le ciel ou le soleil) bien avant que Mathariçva (l'éclair) l'eût apporté aux mortels et que Atharvan et les Angiras, les anciens sacrificateurs, l'eussent institué ici-bas comme le protecteur, l'hôte et l'ami des hommes. Maître et générateur du sacrifice, Agni devient le porteur de toutes les spéculations mystiques dont le sacrifice est l'objet. Il engendre les dieux, il organise le monde, il produit et conserve la vie universelle ; en un mot il est puissance cosmogonique.

Sôma est le pendant d'Agni.

En réalité c'est le breuvage d'une plante fermentée versée en libation aux dieux dans le sacrifice. Mais comme Agni il a une existence mystique. Sa résidence suprême est dans les profondeurs de troisième ciel, où Sourya, la fille du soleil, l'a filtré, où l'a trouvé Pushan, le dieu nourricier. C'est de là que le Faucon, un symbole de l'éclair, ou Agni lui-même ont été le ravir à l'Archer céleste, au Gandharva son gardien, et l'ont apporté aux hommes. Les dieux l'ont bu et sont devenus immortels ; les hommes le deviendront à leur tour quand ils le boiront chez Yama, dans le séjour des heureux. En attendant, il leur donne ici - bas la vigueur et la plénitude des jours ; il est l'ambroisie et l'eau de jouvence. Il nourrit, pénètre les plantes, vivifie la semence des animaux, inspire le poète et donne l'élan de la prière. Âme du ciel et de la terre, d¹Indra et de Vishnou, il forme avec Agni un couple inséparable ; ce couple a allumé le soleil et les étoiles (3).

La notion d'Agni et de Sôma contient les deux principes essentiels de l'univers selon la doctrine ésotérique et selon une philosophie vivante. Agni est l'Eternel-Masculin , l'Intellect créateur, l'Esprit pur ; Sôma l'Eternel-Féminin, l'Ame du monde ou substance éthérée, matrice de tous les mondes visibles et invisibles aux yeux de la chair, la nature enfin ou matière subtile en ses infinies transformations (4). Or, l'union parfaite de ces deux êtres constitue l'Être suprême, l'essence de Dieu.

De ces deux idées capitales en jaillit une troisième, non moins féconde.

Les Védas font de l'acte cosmogonique un sacrifice perpétuel. Pour produire tout ce qui existe, l'Etre suprême s'immole lui-même ; il se divise pour sortir de son unité. Ce sacrifice est donc considéré comme le point vital de toutes les fonctions de la nature. Cette idée, surprenante au premier abord, très profonde quand on y réfléchit, contient en germe toute la doctrine théosophique de l'évolution de Dieu dans le monde, la synthèse ésotérique du polythéisme et du monothéisme. Elle enfantera la doctrine dionysiaque de la chute et de la rédemption des âmes qui s'épanouira dans Hermès et dans Orphée. De là jaillira la doctrine du Verbe divin proclamée par Krishna, accomplie par Jésus-Christ.

Le sacrifice du feu avec ses cérémonies et ses prières, centre immuable du culte védique, devient ainsi l'image de ce grand acte cosmogonique. Les Védas attachent une importance capitale à la prière, à la formule d'invocation, qui accompagne le sacrifice. C'est pour cela qu'ils font de la prière une déesse : Brahmanaspati. La foi au pouvoir évocateur et créateur de la parole humaine, accompagnée du mouvement puissant de l'âme ou d'une intense projection de la volonté, est la source de tous les cultes, et la raison de la doctrine égyptienne et chaldéenne de la magie. Pour le prêtre védique et brahmanique, les Asouras, les seigneurs invisibles, et les Pitris ou âmes des ancêtres sont censés s'asseoir sur le gazon pendant le sacrifice, attirés par le feu, les chants et la prière. La science qui se rapporte à ce côté du culte est celle de la hiérarchie des esprits de tout ordre.

Quant à l'immortalité de l'âme, les Védas l'affirment aussi hautement, aussi clairement que possible. « il est une partie immortelle de l'homme ; c'est elle, ô Agni qu'il faut échauffer de tes rayons, enflammer de tes feux. O Jatavédas, dans le corps glorieux formé par toi, transporte-la au monde des pieux ».

Les poètes védiques n'indiquent pas seulement la destinée de l'âme, ils s'inquiètent aussi de son origine. « D'où sont nées les âmes ? Il en est qui viennent vers nous et s'en retournent, qui s'en retournent et qui reviennent. » Voilà déjà en deux mots la doctrine de la réincarnation qui jouera un rôle capital dans le brahmanisme et le bouddhisme, chez les Égyptiens et les Orphiques, dans la philosophie de Pythagore et de Platon, le mystère des mystères, l'arcane des arcanes.

Comment ne pas reconnaître après cela dans les Védas les grandes lignes d'un système religieux organique, d'une conception philosophique de l'univers ? Il n'y a pas là seulement l'intuition profonde des vérités intellectuelles antérieures et supérieures à l'observation, il y a de plus unité et largeur de vue dans la compréhension de la nature, dans la coordination de ses phénomènes. Comme un beau cristal de roche, la conscience du poète védique reflète le soleil de l'éternelle vérité, et dans ce prisme brillant se jouent déjà tous les rayons de la théosophie universelle. Les principes de la doctrine permanente sont même plus visibles ici que dans les autres livres sacrés de l'Inde et dans les autres religions sémitiques ou aryennes, à cause de la singulière franchise des poètes védiques et de la transparence de cette religion primitive, si haute et si pure.

A cette époque, la distinction entre les mystères et le culte populaire n'existait pas. Mais en lisant attentivement les védas, derrière le père de famille ou le poète officiant des hymnes, on aperçoit déjà un autre personnage plus important ; le rishi, le sage, l'initié, dont il a reçu la vérité. On voit aussi que cette vérité s'est transmise par une tradition ininterrompue qui remonte aux origines de la race aryenne.

Voilà donc le peuple aryen lancé dans sa carrière conquérante et civilisatrice, le long de l'Indus et du Gange.

Le génie invisible de Rama, l'intelligence des choses divines, Déva Nahousha, règne sur elle. Agni, le feu sacré, circule dans ses veines. Une aurore rosée enveloppe cet âge de jeunesse, de force, de virilité. La famille est constituée, la femme respectée. Prêtresse au foyer, parfois elle compose, parfois elle chante elle-même des hymnes. « Que le mari de cette épouse vive cent automnes », dit un poète. On aime la vie ; mais on croit aussi à son au-delà. Le roi habite un château sur la colline qui domine le village. A la guerre, il est monté sur un char brillant, vêtu d'armes luisantes, couronné d'une tiare ; il resplendit comme le dieu Indra.

Plus tard, quand les brahmanes auront établi leur autorité, on verra s'élever, près du palais splendide du Maharajah ou du grand roi, la pagode de pierre d'où sortiront les arts, la poésie et le drame des dieux, mimé et chanté par les danseuses sacrées. Pour le moment les castes existent, mais sans rigueur, sans barrière absolue. Le guerrier est prêtre et le prêtre guerrier, plus souvent serviteur officiant du chef ou du roi.

Mais voici un personnage pauvre d'aspect et gros d'avenir. Cheveux et barbe incultes, demi-nu, couvert de haillons rouges. Ce mouni, ce solitaire habite près des lacs sacrés, dans les solitudes sauvages, où il se livre à la méditation et à la vie ascétique. De temps en temps, il vient admonester le chef ou le roi. Souvent on le repousse, on lui désobéit ; mais on le respecte et on le craint. Déjà il exerce un pouvoir redoutable.

Entre ce roi, sur son char doré, entouré de ses guerriers, et ce mouni presque nu, n'ayant d'autres armes que sa pensée, sa parole et son regard, il y aura une lutte. Et le vainqueur formidable ce ne sera pas le roi ; ce sera le solitaire, le mendiant décharné, parce qu'il aura la conscience et la volonté.

L'histoire de cette lutte est celle même du brahmanisme comme elle sera plus tard celle du bouddhisme et en elle se résume presque toute l'histoire de l'Inde.

(1) Les brahmanes considèrent les védas comme leurs livres sacrés par excellence. Ils y trouvent la science des sciences. Le mot véda même signifie savoir. Les savants d'Europe ont été justement attirés vers ces textes par une sorte de fascination. D'abord, ils n'y ont vu qu'une poésie patriarcale ; puis, ils y ont découvert non seulement l'origine des grands mythes indo-européens, mais encore un culte savamment organisé, un profond système religieux et métaphysique (Voir Bergaigne, La religion des védas, ainsi que le beau et lumineux travail de M. Auguste Barth, les religions de l'inde). L'avenir leur réserve peut-être une dernière surprise qui sera de trouver dans les védas la définition des forces occultes de la nature, que la science moderne est en train de redécouvrir.

(2) A. Barth. Les religions de l'inde.

(3) Id.

(4) Ce qui prouve indubitablement que Sôma représentait le principe féminin absolu, c'est que les brahmanes l'identifièrent plus tard avec la lune. Or, la lune symbolise le principe féminin dans toutes les religions antiques, comme le soleil symbolise le principe masculin.

 

VIII Une réflexion sur l'Occident en guise de conclusion.

 

Les Thaïlandais se souviennent parfaitement de Rama qu'ils vénèrent, et c'est du reste pourquoi les neuf rois de la dynastie Chakri actuelle se sont tous nommés Rama, le Roi actuel est Rama IX : Sa Majesté le Roi BHUMIBOL ADULYADEJ, « Nous régnerons avec l'aide du Dharma (la Loi, l'enseignement bouddhique) pour le bien et le bonheur du peuple siamois ». Telle fut la promesse solennelle que fit le roi lors de son couronnement. La personne royale est le seul gage de stabilité et de continuité dans la vie politique turbulente de la Thaïlande.

De même que leur théâtre sacré évoque encore quotidiennement l'histoire de la conquête de Ceylan par Rama : le Ramayaken, tandis que plus en seul occidental, ou presque, ne s'en souvient !

Vous occidentaux, êtes en grande partie les descendants de ceux qui refusèrent de suivre Rama et voulurent continuer la pratique des sacrifices humains, ce fut sans doute pourquoi vous arriva ensuite ce fléau nommé christianisme qui balaya vos anciennes religions et vos anciennes connaissances, pour vous transformer pour la plupart en sujets conditionnés et dociles à qui on a aspiré la cervelle : des serf-veaux.

Quand donc comprendrez-vous qu'il faut vous libérer de tous les conditionnements ?

Sources :

" Les grands Initiés " d' Edouard Schuré, un ouvrage paru en 1889, et constamment réédité depuis, c'est la bible de l'ésotérisme. Aujourd'hui on peut toujours se le procurer : Pocket 2182 Librairie Académique Perrin, 1960 ISBN : 2-266-03311-5.

Un celte d'Alsace, la vie et la pensée d'Edouard Schuré, par Jean Dornis (chez Perrin) 1923.

Edouard Schuré, son oeuvre et sa pensée, par Alphonse Roux et Robert Veyssié (chez Perrin) 1914.

Histoire des peuples de l'orient par François Lenormant.

Histoire ancienne des peuples de l'orient par Mastoïde.

Vers dorés de Pythagore de Fabre d'Olivet.

Françoise G de Belgique, à qui vont mes remerciement les plus chaleureux.

Vous pouvez compléter l'étude de ce sujet par la lecture des 2 liens activés de cette page, correspondant aux adresses url citées, ou aux mots mis en exergue ainsi, ou ainsi.

 

Maintenant un peu d'humour sur

les conséquences de ces Brainwashing et de cet irrespect:

Les Serf-veaux.

 

Continuons à explorer la partie immergée de l'iceberg.

La suite en cliquant sur ce logo.

Découvrez le challenge de ce site et son Mouvement

 

© Textes - Ampewi Nunpa.

 Participez ! 

Updated september 12, 2005